Brésil : Nouvelle opération militaire contre la population à Complexo da Maré

Nous publions ici une traduction en français non-officielle d’un article paru dans le journal international en ligne « The Red Herald » (redherald.org).

Une nouvelle opération militaire de la « Force nationale » et de la marine est prévue contre les habitants du Complexo da Maré, un ensemble de favelas situées au nord de Rio de Janeiro. Cette décision est prise par le ministère de la Justice et de la Sécurité publique du gouvernement de Luiz Inácio da Silva (ndlr : Lula). La décision a été prise sous le prétexte de la « guerre contre le crime » après que des vidéos présumées d' »entraînement militaire » de trafiquants avec des armes exclusives à l’armée réactionnaire brésilienne ont été révélées. Le journal démocratique A Nova Democracia (AND) dénonce également l’absence de réponse du gouvernement réactionnaire à la question de savoir pourquoi ces armes sont restées entre les mains des trafiquants, et demande : « Combien d’agents vendront des armes à usage exclusif pour cette prochaine opération ?« 

Cette prétendue « guerre contre le crime », qui dure depuis des années et n’a rien résolu, finit par devenir une guerre ouverte contre le peuple. Lors de ces raids, des meurtres impunis sont commis contre des habitants des favelas qui n’ont rien à voir avec les gangs. Les opérations militaires sont très fréquentes et témoignent de la violence de l’État à l’égard de la population. AND a révélé que 45 personnes avaient été assassinées dans des « crimes de vengeance » par l’État, c’est-à-dire des raids dans les favelas, en moins de cinq jours. Parmi les morts, 10 se trouvaient dans des favelas de Rio de Janeiro, 16 à São Paulo et 19 à Bahia. Tout cela sans compter les « disparus » après l’intervention de l’État.

Le 27 septembre 2023, deux autres personnes ont été tuées lors d’une autre opération de l’État dans les favelas de Bahia. Cela porte à 52 le nombre total de personnes assassinées par l’État au cours de ce seul mois dans les favelas de Bahia. Le 20 septembre, nous avons également écrit sur neuf autres décès à Bahia où le double standard démagogique de da Silva a été exposé, qui, maintenant que c’est son parti qui est derrière la mort de dizaines de personnes en un seul mois, au lieu de le « condamner », reste silencieux tandis que le gouverneur de Bahia, qui est de son parti, Jerônimo Rodrigues, encourage la police à « ne pas faire de trêve ».

Le Complexo da Maré subit ce type d’interventions militaires depuis des années. En juin 2007, une méga-opération « contre la drogue » a été menée dans le Complexo do Alemão. Cette opération militaire s’est révélée être une guerre ouverte contre les pauvres qui vivent dans les favelas, où 11 des 19 personnes assassinées n’avaient aucun lien avec le trafic de drogue, et où certaines des autres personnes assassinées n’étaient que « suspectes ». En 2010, l’armée, la police militaire, civile et fédérale ont mené une autre opération conjointe qui s’est terminée par une opération militaire de l’armée jusqu’en juillet 2012. Outre les meurtres, les droits de la population ont été violés jour après jour, en pénétrant dans les maisons des habitants, en réprimant les manifestations qu’ils organisaient en raison de la situation qu’ils vivaient et en restreignant les libertés démocratiques.

Vous pouvez voir le reportage spécial de AND sur la terreur de l’ancien État dans la favela ici :

AND : L’armée développe des projets pour combattre l' »ennemi intérieur »

Nous publions une traduction non officielle d’un article de A Nova Democracia (https://anovademocracia.com.br/exercito-desenvolve-projetos-para-combate-ao-inimigo-interno/), aussi traduit en anglais par le journal international en ligne Red Herald (https://redherald.org/2023/08/21/and-army-develops-projects-to-combat-the-internal-enemy/).

Au cours des dernières semaines, l’armée réactionnaire brésilienne a alloué, selon les nouvelles, de grandes sommes d’argent pour développer des « projets stratégiques » : ce seront au moins 1,5 milliards de R$ qui seront donnés en 2024 par le PLOA [note de traduction : Projeto de Lei Orçamentária Anual – Projet annuel de loi de finances] pour remplir cet objectif. Parmi les projets stratégiques annoncés jusqu’à présent par le Commandement des forces terrestres, le développement de drones et de nouveaux hélicoptères se distingue, avec une prévision d’utilisation centrée sur la région de l’Amazonie.

En plus du milliard et demi, 52,8 milliards de R$ du Novo PAC [note du traducteur : Novo Programa de Aceleração do Crescimento – Nouveau programme d’accélération de la croissance] sont destinés à l’ensemble des forces armées, et dont l’armée de terre recevra 12,4 milliards de R$.

Dans une récente interview accordée au monopole de la presse de l’État de São Paulo, le chef d’Etat-major de la corporation, le général Fernando José Soares, a déclaré : « Dans le cas de l’armée, l’aviation concerne les hélicoptères, afin d’accroître notre capacité de transport de troupes, en particulier dans la région de l’Amazonie. Ce paquet comprend également un nouvel équipement, les drones« .

En raison de l’histoire de la force réactionnaire et de la région de l’Amazonie, la déclaration est intrigante. Il est bien connu que l’intérêt principal de l’armée réactionnaire brésilienne n’est pas la défense de la région contre les pays étrangers et les puissances extérieures. De 2017 à aujourd’hui, au moins trois exercices conjoints ont été réalisés avec l’armée yankee, et plus encore avec d’autres armées étrangères, dans la région de l’Amazonie.

En 2017, AmazonLog a été réalisé en « coopération » avec les armées réactionnaires du Pérou et de la Colombie, sous la supervision de l’armée yankee (États-Unis). Un autre exercice militaire a eu lieu au Rondônia en 2020, sous la supervision de l’ancien secrétaire d’État yankee et de l’ancien agent de la CIA Mike Pompeo, dans lequel une confrontation entre une armée d’un « pays rouge » contre un « pays bleu » a été simulée. « Core 2023 » devrait aussi avoir lieu, et devrait être réalisé à nouveau avec l’armée yankee.

L’armée a déjà utilisé l’aviation pour réprimer les paysans

L’histoire de l’armée en matière d’équipements aéroportés à des fins militaires n’indique pas non plus qu’elle se concentre sur la défense contre les menaces extérieures. N’ayant pas encore développé sa propre aviation, l’armée a utilisé, dans les années 1970, des hélicoptères de l’armée de l’air brésilienne (FAB) lors d’opérations contre la guérilla d’Araguaia, dont deux ont été détruits. Les opérations de l’armée comprenaient la torture de paysans et de guérilleros, ainsi que des exécutions et des vols macabres au-dessus de la région où les corps des exécutés étaient suspendus aux avions.

Une vingtaine d’années plus tard, l’armée réactionnaire brésilienne a mené la première opération de son aviation. Cette fois, il s’agissait d’une opération conjointe avec l’armée réactionnaire colombienne contre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Ce groupe, composé principalement de paysans armés, n’avait pas d’aspirations expansionnistes pour le Brésil, mais menait une lutte armée pour la terre en Colombie. Selon l’armée elle-même, l’opération des FARC ne relevait pas de l' »expansionnisme », mais plutôt de représailles contre la répression de l’armée brésilienne à l’encontre des paysans chercheurs d’or dans la région de l’Amazonie. La justification de l’armée pour la réponse, appelée « opération Trahison », n’était pas non plus la « défense contre une menace extérieure », mais plutôt une opération de récupération d’armes. Le bilan est de 12 guérilleros tués par les troupes réactionnaires.

La situation en Amazonie aujourd’hui n’est pas très différente de celle que l’armée voulait combattre dans la région de l’Araguaia à partir de 1972, ou dans le territoire de l’Amazonie colombienne dans les années 1990, malgré la différence de l’existence d’une guérilla initiée aussi bien en Araguaia en 1967-74 qu’en Colombie. Il est prouvé que la région de l’Amazonie est l’arène de la lutte pour la terre dans le pays. Selon les derniers rapports de la Commission pastorale de la terre (CPT), des dizaines de milliers de paysans sont impliqués dans les soi-disant « conflits pour la terre » dans la région.

Les nouveaux projets sont donc le maintien de la stratégie militaire de l’armée brésilienne, transmise de génération en génération à travers les plans d’études de la corporation, visant à combattre « l’ennemi intérieur ». La planification stratégique des militaires n’est finalement qu’un signe de leur désespoir face à la possibilité de nouvelles rébellions paysannes en Amazonie.

Un monopole de l’agriculture « durable » envahit les terres de paysans du Brésil

Nous partageons une traduction non-officielle en français de l’article du journal international en ligne Red Herald, relatant des nouvelles du Brésil.

Le monopole agricole Suzano Papel e Celulose a envahi les terres des paysans de la communauté de Jussaral à Urbano Santos, Maranhão. Les paysans dénoncent les menaces proférées par les hommes armés de l’entreprise, ainsi que le fait que cette dernière ait abattu des clôtures et envahi les terres de la communauté à l’aide de tracteurs.

Suzano est le plus grand producteur de pâte d’eucalyptus au monde, et affirme que ses plantations sont vertes et qu’elle « conserve » et « restaure » la biodiversité des forêts tropicales du Brésil. Cependant, les paysans de Jussaral affirment que les plantations de l’entreprise ont provoqué une pénurie d’eau pour la communauté. Les ressources en eau sont asséchées et contaminées par les pesticides des plantations.

Suzano prétend depuis 30 ans que les terres des paysans lui appartiennent et les a menacés à plusieurs reprises. 80 familles vivent dans la région et la communauté existe depuis plus de cent ans. Cependant, une autre entreprise prétend également posséder les terres : auparavant, une autre entreprise agricole a offert de l’argent au président de l’Union des résidents de la communauté de Jussaral, Raimundo Rodrigues, pour les terres de la communauté. Il a refusé l’offre et a ensuite été menacé par l’entreprise. Le journal A Nova Democracia souligne que cela prouve que les revendications des entreprises sur les terres sont fausses. Selon l’enquête du journaliste Antenor Ferreira, 70 % des plantations de Suzano dans le Maranhão se trouvent sur des terres illégales. Suzano est également connue pour ses accaparements de terres dans d’autres États, comme à Espírito Santo, où 200 familles de paysans ont occupé des terres de l’entreprise en avril.

Suzano Papel e Celulose, qui produit du papier et de la pâte à papier, matériaux considérés comme essentiels pour remplacer le plastique dans les emballages, par exemple, a récemment annoncé qu’elle investirait 16 millions de R$ (3,3 millions de dollars US) dans des projets de « bioéconomie » en collaboration avec le Service national d’apprentissage industriel. Le vieil État brésilien cherche à devenir un « leader mondial » dans ce secteur au nom de la « durabilité ». La durabilité est cependant loin d’être une réalité. Comme nous le voyons dans le cas de Suzano, ces nouveaux projets signifient un accaparement plus agressif des terres dans l’intérêt des impérialistes. Par exemple, au printemps, Lula s’est rendu en Chine et a annoncé 20 accords commerciaux entre des entités privées et publiques des deux pays. Suzano a été l’une des entreprises à conclure ces accords, notamment dans le domaine des « matériaux biosourcés ». Le gouvernement Lula se félicite de ce pillage des vastes ressources naturelles et de l’exploitation du peuple brésilien au nom de la « réindustrialisation verte ».

AND : « Le Jour de l’Héroïsme : comment était la résistance »

Nous publions cette traduction non-officielle d’un article du journal brésilien A Nova Democracia, à l’occasion du Jour de l’Héroisme de 2023.

Le Jour de l’Héroïsme : comment était la résistance

Le 19 juin 1986, l’administration fasciste d’Alan García a assassiné environ 250 prisonniers politiques du Parti Communiste du Pérou (PCP), dans l’un des épisodes les plus sanglants du terrorisme d’État jamais commis dans les prisons sud-américaines. Depuis lors, cette date est commémorée par le PCP et par plusieurs partis révolutionnaires dans le monde comme le Jour de l’Héroïsme.

En effet, les braves hommes et femmes emprisonnés dans la capitale et ses environs (Lurigancho, Callao et l’île de Frontón) méritent d’être appelés des héros. Ils sont morts en chantant. Et sans craindre les troupes de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air, qui ont attaqué les trois prisons comme des bouchers armés de bombes de démolition, de bazookas, de grenades, de gaz et de mitrailleuses. Sans parler des canonnières et des hélicoptères, dans le cas de l’île de Frontón.

Les militants communistes, loin de se comporter comme des moutons sur le chemin de l’abattoir, ont résisté jusqu’au bout, malgré l’énorme disproportion de la force guerrière. À Frontón, par exemple, la bataille a duré près de 13 heures.

Les détails de cette courageuse résistance, que nous croyons inédits ou peu connus au Brésil, ont été publiés près d’un an après les faits, dans un livre aujourd’hui disparu des rayonnages, par le journaliste Juan Cristóbal. Son titre est Todos Murieron ? (Lima, Ediciones Tierra Nueva, 1987).

Il ne s’agit pas d’un livre favorable au PCP. Il s’agit simplement du travail d’un professionnel qui, en tant que citoyen péruvien, s’est également senti blessé « dans les nuits les plus sombres que les droits de l’homme aient jamais connues dans notre pays« . Une allusion présumée à ces 18, 19 et 20 juin (dates respectives de l’ordre de tuer donné par García, des attentats eux-mêmes et de la collecte des corps, le tout entouré des mensonges dégoûtants du pouvoir, de l’armée et de sa presse complice).

« Nous résisterons »

Le livre de Cristóbal, qui est un collage de diverses notes officielles (y compris des prisonniers eux-mêmes), de témoignages et de reportages de la presse monopoliste, commence par montrer que le PCP savait que ses camarades seraient attaqués à tout moment.

Ainsi, l’ouvrage présente dans son intégralité un document des femmes de la prison de Callao, daté du 7 juin, soit 12 jours avant le massacre. Les militantes y dénoncent l’existence de plans gouvernementaux d’extermination dans les prisons. À cette époque, les communistes emprisonnés menaient une campagne contre leur transfert dans le « moderne » Canto Grande, en fait un véritable abattoir et centre de torture.

« Nous prisonniers politiques et prisonniers de guerre, emprisonnés dans ce sombre camp de concentration de Callao, converti en une brillante tranchée de combat, nous nous adressons à nos héroïques combattants et à l’opinion publique pour dénoncer : ce nouveau gouvernement réactionnaire, plus affamé et plus génocidaire, plus démagogique et hypocrite, a approfondi son plan génocidaire contre les prisonniers politiques, en utilisant différentes méthodes pour atteindre ses noirs objectifs. (…) Qu’il soit clair que nous sommes prêtes à résister et que le sang qui coule à Frontón, Lurigancho et Callao tombera sur le dos de ces hyènes meurtrières » – disaient les femmes dans des passages du document, aujourd’hui transformé en pièce historique de la lutte révolutionnaire péruvienne.

Preuve que les « nous sommes prêts à résister » n’étaient pas des paroles en l’air, il est possible de voir dans le livre de Cristóbal, en cherchant des informations dans les textes nombreux et hétérogènes compilés par le journaliste, que les prisonniers du PCP ont effectivement préparé une résistance créative, en utilisant tout ce que leur permettaient leur peu d’objets et leur situation de prisonniers.

« En lisant tous ces détails, j’avoue cependant que je n’ai pas été surpris.

Environ un an avant l’attaque, j’étais clandestinement sur l’île de Frontón, pour réaliser un reportage, et j’ai vu l’admirable capacité de ces gens à transformer l’horrible prison perdue au milieu du Pacifique (où des éclats de verre et des morceaux de rats venaient se mélanger à la nourriture) en un lieu « habitable ».

Et plus encore : dans un lieu où la révolution a fait son chemin, par l’attitude.

Une attitude communiste exemplaire, qui, par l’organisation, la discipline, la solidarité et la patience, a conduit le groupe à implanter là une réalité opposée aux prisons péruviennes de l’époque. Une école d’alphabétisation et d’études politico-économiques, des cours de poésie et de théâtre, une bibliothèque, une cuisine, une pharmacie, la production d’artisanat et même la production de livres (écrits à la main). Le tout créé et géré par les prisonniers. Leur propre cuisine, pour se protéger du verre et des rats, fut une dure conquête, car dans les actes de revendication, plusieurs camarades avaient perdu la vie. »

Bunker, fromage russe et plateaux

Anticipant l’attaque fasciste, les prisonniers ont commencé à préparer leur défense.

Pendant des mois, ils ont préparé des machettes, des lances à pointe en métal, des arcs et des flèches, des lances-pierres, des cocktails Molotov et du « fromage russe » (explosifs plastiques artisanaux, activés par des détonateurs). À Lurigancho, ils ont même créé des « gilets pare-balles » à partir de plateaux de cafétéria. La veille de l’invasion militaire, ils ont pris en otage un petit nombre d’employés et leur ont pris quelques armes à feu (dans le cas de Frontón, trois fusils et un pistolet).

Cependant, la mesure la plus surprenante, qui a laissé les troupes des forces armées stupéfaites et furieuses, a été une protection en béton armé réalisée par les prisonniers, qui a recouvert les murs intérieurs de certaines des chambres à coucher de Lurigancho et de Frontón, les transformant en véritables bunkers. Sur l’île, certaines fenêtres ont également été partiellement cimentées, devenant ainsi des meurtrières.

De plus, à Frontón, les prisonniers du PCP ont construit un compartiment souterrain suffisamment grand pour abriter 150 personnes (ce qui était le nombre moyen de prisonniers politiques séjournant dans cette prison). Le souterrain était équipé de bouches d’aération ouvertes sur la mer.

Comment le ciment a-t-il été obtenu ?

Dans le livre de Cristóbal, il y a deux versions. La première est que le matériau a été introduit à Lurigancho et à Frontón caché dans des sacs de produits comestibles apportés aux prisonniers par des membres de leur famille, petit à petit, dans un système de « fourmis ». L’autre version est que, sur l’île, le ciment armé a été fourni par les autorités elles-mêmes pour la construction des toilettes, en accord avec les prisonniers, puisque (tout l’indique) le gouvernement ne voulait pas dépenser d’argent pour les travailleurs.

Et comment se fait-il que les bunkers n’aient pas été découverts plus tôt ?

Les journaux de la bourgeoisie, inclus dans le livre, ont hurlé hystériquement dans leurs rapports et éditoriaux que les logements du Sentier Lumineux PCP dans les prisons n’ont pas été inspectés parce que les « terroristes » avaient un contrôle absolu sur eux.

« Vive la révolution ! »

Le système de défense mis en place par les prisonniers a fonctionné efficacement. Pour pénétrer dans Lurigancho et Frontón, les militaires ont dû démolir une bonne partie des deux bâtiments.

La résistance des combattants communistes a duré de longues heures à Lurigancho et sur l’île. Jusqu’à ce que les troupes réactionnaires, en colère, envoient des bombes plus puissantes pour une seconde offensive.

Jusqu’à cet instant, leur irritation était montée au maximum, principalement en raison de l’utilisation d’une autre arme par les prisonniers, celle-ci ayant un effet psychologique : les cris de « Vive la Révolution ! », chaque fois que les obus n’atteignaient pas les murs renforcés de ciment, et le chant de chansons et d’hymnes du Parti.

Ils n’arrêtent pas de chanter une minute. Les voix ne se sont tues que lorsque, après l’apparition des nouvelles bombes et leurs puissantes explosions, environ 170 prisonniers ont été capturés vivants et assassinés, un par un. À Lurigancho, selon le livre, même s’ils se trouvaient dans la ligne d’extermination, tous ont continué à chanter jusqu’à ce que le dernier camarade reçoive la lâche balle dans la tête.

À Callao, le chant s’est avéré être la plus grande arme de la résistance des femmes du PCP. Elles ne pouvaient utiliser aucune autre défense car l’invasion était rapide. L’existence d’une lucarne a facilité la tâche des assaillants, qui ont lancé des bombes à gaz par le haut et ont maîtrisé les prisonnières. Malgré cela, un groupe d’entre eux semble avoir résisté, puisque deux d’entre eux ont été tués et cinq blessés.

Si nous disons que la défense des combattants du PCP a été efficace, c’est parce que, compte tenu de la force de l’attaque et de l’important dispositif militaire utilisé par les troupes fascistes, environ 50 % des prisonniers de Frontón et 76 % de ceux de Lurigancho ont été protégés par leur dispositif défensif et étaient en vie lorsqu’ils ont été capturés.

Ce qui ne les a pas protégés, c’est la barbarie des assassins, définis par Juan Cristóbal comme « les acteurs de cette opération militaire injustifiable, qui jusqu’à aujourd’hui, et toujours, continuera à produire des blessures dans le cœur noble mais souffrant de notre peuple« .

AND : Editorial de la semaine – L’impérialisme yankee, un géant aux pieds d’argile

Nous publions ci-dessous une traduction non-officielle du dernier éditorial de la semaine du journal révolutionnaire brésilien A Nova Democracia, disponible via le lien suivant : https://anovademocracia.com.br/editorial-semanal-imperialismo-ianque-gigante-com-pes-de-barro/

Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, sous l’autorité de Joe Biden, a rencontré des dizaines de PDG des plus grandes banques yankees le 18 mai. L’ordre du jour portait sur la profonde crise financière de l’État impérialiste et le risque d’un défaut de paiement de la dette publique, qui pourrait déclencher une crise mondiale d’une ampleur sans précédent.

À l’heure actuelle, la dette de la superpuissance hégémonique atteint à elle seule 31 000 milliards de dollars, soit 121 % du produit intérieur brut du pays – c’est, de loin, la dette publique la plus importante au monde. L’impérialisme yankee maintient ce niveau exorbitant de dette en « garantissant » aux spéculateurs qu’elle sera remboursée. La « garantie », bien sûr, vient de son hégémonie financière et économique sur le monde entier – il est le propriétaire de la machine à fabriquer le dollar, une monnaie valable partout dans le monde, et propriétaire des bons du Trésor public « les plus garantis » – grâce à laquelle il aspire les richesses et les finances publiques de ses colonies et semi-colonies en leur imposant – par l’intermédiaire de la Banque mondiale/FMI – de sévères politiques d’ajustement fiscal et des attaques draconiennes contre les droits du travail et des pensions et des coupes généralisées dans les services publics. (C’est pourquoi nous assistons aujourd’hui, au Brésil et dans le monde entier, à la suppression et à la privatisation de l’éducation, de la santé publique et à la destruction de la fonction publique).

Malgré cela, les mécanismes de l’économie monopolistique ont des limites.

L’économie nord-américaine est confrontée à de graves problèmes. Depuis 2001, le gouvernement yankee dépense plus qu’il ne gagne ; depuis lors, la santé financière de l’État impérialiste dépend de la vente d’obligations (lorsqu’un gouvernement emprunte aux spéculateurs et garantit le paiement à un certain taux d’intérêt).

Cependant, dans la pandémie (en tant que saut qualitatif dans la crise générale de l’impérialisme), la dette explose à des niveaux supérieurs à ceux de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, afin de fournir d’énormes garanties fiscales à ses monopoles et des miettes d’aide aux familles américaines, en tant que mesures extrêmes pour éviter la faillite généralisée de son économie. D’autre part, la participation du PIB américain à l’économie mondiale n’a fait que diminuer depuis les années 1980 (elle était de 23 % et n’est plus que de 15 % aujourd’hui) ; le taux de croissance économique du pays est en déclin persistant depuis les années 1970, à bout de souffle et avec le phénomène inexplicable – pour les économistes bourgeois – de taux d’intérêt et d’inflation élevés successifs. A bout de souffle, jusqu’à quand l’économie yankee pourra-t-elle s’endetter ?

Endettement de l’impérialisme yankee – en rouge, la valeur de la dette

Les perspectives de l’administration Biden sont de négocier avec le Congrès – à majorité « républicaine » – une extension de la limite de la dette publique jusqu’en juin. La crise politique constitue cependant un obstacle. Il n’est pas certain qu’une telle mesure soit facile à approuver, elle devrait se faire au prix d’une réduction des projets fédéraux, ce qui affecterait la popularité de M. Biden et servirait les objectifs électoraux de la foule « républicaine ». Tout d’abord, elle annonce la montée en quantité et en qualité des luttes de classe des masses, depuis les entrailles de l’impérialisme yankee, pour leurs droits qui seront nécessairement la cible de la réaction.

L’impérialisme yankee – en tant que tête du système impérialiste mondial – est en déclin et tourmenté par d’inévitables contradictions internes. De l’intérieur, les masses lancent leur cri de protestation contre l’exploitation maximale, notamment des Noirs, contre l’oppression sociale, depuis le racisme haineux et la violence policière systématique jusqu’à la dégradation des conditions de vie, une protestation qui s’accroît proportionnellement à la crise. Pour contourner sa tendance irréversible à la stagnation, l’impérialisme a utilisé ses finances pour des guerres d’agression consécutives contre les nations opprimées, pour réactiver la capacité industrielle en la mettant au service de l’industrie de guerre, avec la garantie de récupérer l’investissement grâce au pillage ultérieur de la nation envahie et dévastée. Elle a essuyé des échecs en Irak, en Syrie et, plus humiliant encore, en Afghanistan, se créant de féroces ennemis partout où ses troupes passent. Son drapeau est le plus détesté au monde, à juste titre. C’est l’image parfaite d’une bête pachydermique mourante, entourée de prédateurs et blessée à mort. Pour les opprimés et les exploités du monde entier, il n’y a pas de moment plus propice que celui-ci pour lutter pour leur libération, pour enterrer le régime impérialiste et ériger le nouvel ordre social du prolétariat.

AND – Les perspectives étroites du gouvernement opportuniste

Nous publions une traduction non officielle du dernier éditorial du journal démocratique et révolutionnaire brésilien A Nova Democracia, daté du 4 avril 2023.

La dernière enquête de Datafolha a révélé que 29 % des Brésiliens considèrent le gouvernement de Luiz Inácio (« Lula« ) comme « mauvais ou terrible« , suivi par 30 % qui le considèrent comme « normal » et 38 % qui le considèrent comme « excellent ou bon« .

Dans des conditions normales de température et de pression, on s’attend, pour le début d’un mandat, à ce que l’approbation soit plus élevée ; à tel point que le gouvernement actuel a, à côté de celui de Bolsonaro en 2018 (même avec la marge d’erreur), la pire désapprobation pour les trois premiers mois depuis la soi-disant « redémocratisation » (1988). En outre, les 29 % qui considèrent le gouvernement comme « mauvais ou terrible » correspondent au pourcentage enregistré au pire moment de la présidence de Luiz Inácio, en décembre 2005, lorsque l’affaire du « mensalão » (Note de traduction : un scandale ou le PT avait payé grassement des députés pour acheter leur vote) a éclaté.

L’enquête a également révélé que 51 % des personnes interrogées considèrent que le gouvernement a fait moins que prévu au cours des trois premiers mois, et 50 % pensent que le gouvernement tiendra une partie de ses promesses, mais pas la plupart d’entre elles (21 % supplémentaires pensent qu’il n’en tiendra aucune, soit un total de 71 %).

Parmi les domaines dans lesquels le gouvernement agit le moins bien, le thème de l’économie se distingue en étant mentionné par 15 % des personnes interrogées, suivi de la santé et de la sécurité publique (12 %), et de la lutte contre le corruption et le chômage (10 %).

Il faut toutefois noter que, parmi la population la plus pauvre, les évaluations positives du gouvernement sont supérieures à la moyenne : 45 % le considèrent comme « bon ou excellent« . Mais c’est précisément cette partie la plus pauvre de la population qui considère qu’il a fait moins que prévu (50 %) et les deux tiers pensent que Lula tiendra certaines de ses promesses, mais pas la plupart, ou qu’il n’en tiendra aucune.

En premier lieu, c’est le régime politique lui-même qui est discrédité, et donc tous ceux qui en assument la gestion. C’est pourquoi, au fil du temps, la cote d’approbation moyenne des gouvernements ne fait que baisser. Luiz Inácio ne présente pas les conditions pour inverser cette situation, ce qui réduit les marges de manœuvre.

Deuxièmement, les masses de base, les plus pauvres, bien qu’elles le considèrent comme « bon ou excellent » au-dessus de la moyenne générale – et cela est dû au fait qu’il fait le minimum qui n’avait pas été fait par le scélérat Bolsonaro -, ne sentent pas non plus leurs attentes satisfaites et, par conséquent, ne nourrissent pas le gouvernement avec enthousiasme. Les masses les plus profondes de notre pays n’acceptent plus d’être gouvernées comme avant. C’est cette tendance qui accroît le plus le danger pour Luiz Inácio.

Il sait bien qu’il doit agir en bon funambule : se considérant comme un « habile conciliateur« , il doit à la fois répondre a minima aux attentes des masses populaires pour gagner leur confiance – sans laquelle il ne pourrait se maintenir – et, en même temps, il doit établir une politique qui corresponde aux intérêts de l’oligarchie financière internationale, de la grande bourgeoisie et des grands propriétaires terriens. S’il répondait aux demandes minimales des masses de travailleurs ruraux et urbains, il serait déjà jeté dans le feu où le « marché » carbonise et déstabilise tout gouvernement, il aggraverait les contradictions au sein de son gouvernement, il perdrait le soutien parlementaire déjà critique, il aggraverait la crise institutionnelle et la crise militaire, dont les représentants – le haut commandement des forces armées et l’extrême droite bolsonariste – sont à l’affût pour le prendre en flagrant délit. S’il répondait aux exigences et aux engagements convenus avec le grand capital local et international et les propriétaires terriens, Luiz Inácio serait complètement démasqué devant les masses, il perdrait complètement la confiance déjà fragile qu’elles ont encore dans la politique officielle, la crise sociale s’aggraverait et des soulèvements populaires éclateraient, il y aurait davantage de contradictions à la base des mouvements qu’il coopte ainsi qu’au sein de son propre gouvernement. En outre, comme dans le premier cas, cela conduirait à une aggravation sans précédent de la crise politique, institutionnelle et militaire. Si nous avons dit plus haut que les masses n’acceptent plus d’être gouvernées comme avant, voici le revers de la médaille : les réactionnaires et les opportunistes ne peuvent plus gouverner comme avant.

La situation qui s’annonce est explosive pour ce gouvernement et pour l’ensemble de l’ordre ancien. Plus le gouvernement se complaît dans la crise économique, plus sa marge de manœuvre devant les masses et les cercles les plus puissants des classes dirigeantes se rétrécit ; plus il cherche à résoudre rapidement cette crise économique en suivant les prescriptions de l’impérialisme, plus il se démasque. Si l’on considère la situation en perspective, pour le peuple et la nation, tout dépendra de la position et de l’action des démocrates et des révolutionnaires.

Lénine, en tant que grand politicien prolétarien et maître dans le domaine du mouvement pratique, lorsqu’il traitait en avril 1917 du gouvernement dirigé par le socialiste-révolutionnaire Kerensky – un gouvernement « démocratique« , selon la phraséologie socialiste, qui remplaçait l’autocratie la plus tyrannique et la plus misérable d’Europe – a déclaré : « Il existe une autre méthode [pour maintenir le peuple dans l’oppression] : c’est la méthode de la tromperie, de la flatterie, des phrases, des millions de promesses, des aumônes misérables, des concessions sur des choses insignifiantes afin de conserver l’essentiel. Les patrons de la petite bourgeoisie apprennent au peuple à faire confiance à la bourgeoisie. Les prolétaires doivent lui apprendre à s’en méfier« . Cette dernière tâche est celle, non seulement de la propagande, mais pratique, des vrais démocrates et des révolutionnaires conséquents.

Actions du Comité Nouveau Brésil contre le Corridor Interocéanique (CIIT) au Mexique

Récemment en France, plusieurs actions internationalistes du CNB ont eu lieu en soutien au peuple mexicain qui lutte actuellement contre le mégaprojet impérialiste de « Corridor Interocéanique » (CIIT), dans le cadre de la grande campagne mondiale en soutien aux forces démocratiques et révolutionnaires du pays, principalement les paysans et indigènes directement impacté. Des actions ont été réalisées dans plusieurs villes de France, comme Paris, Grenoble, Lyon, Toulouse ou Saint-Etienne.

La nation mexicaine est sauvagement soumise aux intérêts de l’impérialisme, principalement Yankee. Les Etats-Unis considèrent le Mexique comme leur arrière-cour. Les Masses mexicaines sont soumises à la plus violente exploitation des monopoles US directement ou via le capitalisme bureaucratique. Les compradores mexicains ne sont que des marionnettes vendant leur Patrie et menant des politiques anti-peuple. La politique des USA est la balkanisation du pays pour légitimer une intervention militaire directe. La “guerre contre la drogue” est une guerre totale contre le peuple visant la déstabilisation perpétuelle du pays. Les seigneurs de guerre financés par l’impérialisme et les leurs laquais locaux mènent contre le mouvement populaire une guerre d’extermination.

Pour continuer à exploiter toujours plus les nations latino Américaines, l’Impérialisme a besoin de développer des méga-projets d’infrastructures qui ne sont en aucun cas là pour développer le pays, ni les populations locales. Tel est le cas du Corridor interocéanique de l’isthme de Tehuantepec (CIIT). Ces derniers jours, une mission d’observation du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme au Mexique s’est rendue dans l’isthme de Tehuantepec et a pu constater les agressions croissantes contre les ejidatarios, les agriculteurs communaux et les peuples indigènes qui sont confrontés à l’autre violence de ce pays, celle qui est toujours cachée mais qui est permanente dans le sud : la violence de l’État contre ses opposants. Il y a quelques semaines, ces agressions se sont intensifiées après que les ejidatarios de l’Estación Sarabia ont expulsé les travailleurs de « La Peninsular », une entreprise appartenant à Hank Rhon, l’homme d’affaires millionnaire controversé qui a été maire de Tijuana, candidat au poste de gouverneur pour le PRI en Basse-Californie et soupçonné d’au moins deux meurtres parmi d’autres crimes fédéraux.

Les employés de « La Peninsular » travaillaient sur les voies ferrées nécessaire au développement du projet, sans le consentement de l’assemblée “indigène”, si bien que les paysans ont décidé de les expulser de leurs terres, mais l’État a réagi en envoyant des troupes de la marine mexicaine (SEMAR) pour lever les barrages par la force, intimidant ainsi la population.

C’est dans ce contexte que de nombreux assassinats, et actes barbares sont commis à l’encontre des paysans, et des opposants au projet, dont le Courant du Peuple Soleil-Rouge, qui a vu plusieurs de ses membres assassiné par les milices des monopoles, mais qui continuent de rendre coup pour coup et de lutter contre ce projet impérialiste.

Nous leur apportons tout notre soutien et sommes certain que bien dirigé les paysans et indigènes mettrons à bas ce projet anti-peuple. D’autres actions sont prévues dans les semaines et mois à venir

Vive le Courant du Peuple – Soleil Rouge !

Vive la lutte du peuple mexicain ! A bas l’impérialisme !

Massacre à Nova Mutum/RO : de nouveaux rapports font état de torture et de privation de droits lors d’une attaque de la police militaire

Le 28 janvier au matin, en milieu de journée, le Bataillon d’Opérations Spéciales (BOPE) de la Police Militaire (PM) de Rondonia a assassiné deux paysans et terrorisé plus de 100 familles (300 paysans) dans une nouvelle attaque qui a touché une partie des paysans de la zone de Tiago Campin dos Santos, dans le Rondonia. Le 31/01, l’Association brésilienne des avocats du peuple – Gabriel Pimenta (Abrapo) a publié un rapport et la Ligue des paysans pauvres (LCP) de l’Amazonie occidentale a publié une note sur le massacre. Les deux documents exposent les actions lâches et terroristes dans ce qui est la troisième attaque depuis l’occupation en 2020.

L’attaque brutale contre les familles paysannes s’est produite lors d’une opération de reprise de possession au siège de la ferme de Norbrasil. Trois bataillons de la PM ont attaqué le 28/01 avec des dizaines de véhicules et de drones. Les troupes militaires réactionnaires ont abattu trois paysans, agressé physiquement des centaines de paysans et volé des biens personnels. Deux des travailleurs sont morts après avoir été torturés. Marcos Rocha, gouverneur de l’État, est dénoncé par la LCP pour s’être rangé du côté des propriétaires accapareurs de terres. Le mouvement paysan affirme également que l’opération visait à défendre les « privilèges et intérêts illégaux de Galo Velho« .

Le massacre macabre perpétré par le colonel Marcos Rocha, officier de la police militaire, a eu lieu dans la zone de l’Área Tiago Campin dos Santos, située dans les fermes Arco-íris et Norbrasil. Selon l’Abrapo (Association Brésilienne des Avocats du Peuple), le propriétaire présumé de ces terres est la société Leme Emprendimentos, appartenant au propriétaire foncier Antônio Martins. « Galo Velho », comme on l’appelle dans la région, est mentionné dans le « Livre blanc de l’accaparement des terres » comme l’un des plus grands accapareurs de terres du pays. Il fait l’objet d’une enquête de la police civile et fédérale, ainsi que du ministère public, pour avoir financé des hommes armés dans la région pour l’accaparement des terres et l’expulsion des paysans.

Les paysans et les avocats dénoncent les crimes contre le peuple

L’OCCUPATION DU SIÈGE DE LA FERME NORBRASIL

Au même endroit, une attaque avait déjà eu lieu le 22 janvier. Selon la LCP, des bandes de militaires armés menés par Galo Velho se sont rendus dans la région à bord d’un pick-up noir et ont tiré sur des hommes, des femmes et des enfants non armés.

La veille, une centaine de familles, soit plus de 300 paysans au total, ont occupé le siège de la ferme Norbrasil, qui se trouve en bordure de l’autoroute BR-364. L’intérêt d’occuper cette parcelle de terrain n’était pas seulement partagé par ces 100 familles, mais par tout le camp Tiago Campin dos Santos, car la seule alternative pour atteindre les maisons est de revenir plus de 100 km en arrière. En outre, cette parcelle est le principal point de transport des produits paysans, en raison de sa proximité avec la route fédérale.

Rodrigo Hawerroth au travail

RAID DE LA POLICE : MASSACRE ET ACTIONS ILLEGALES

La police est arrivée par la BR-364 en tirant et en lançant des bombes paralysantes et des gaz lacrymogènes. D’autres groupes de policiers étaient à d’autres endroits, aux aguets. Avec eux, il y avait aussi des hommes armés qui travaillent pour Galo Velho, selon les rapports du mouvement paysan et de l’Abrapo.

Les paysans assassinés, Rodrigo Hawerroth (dit « Esticado »), 34 ans, et Raniel Barbosa Laurindo (dit « Mandruvá »), 24 ans, faisaient partie du groupe de paysans qui s’est éloigné des bombes. Le groupe a décidé de traverser la rivière Cotia, en faisant la traversée en bateau. A ce moment, ils ont été remis par la police. Trois paysans ont été abattus (outre Rodrigo et Raniel, Kenedy a également été abattu et emmené à l’hôpital João Paulo II).

Les enfants ont été touchés par des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes
Des familles ont passé la journée entière sans nourriture sous le soleil
Camion transportant des paysans à Vila Alípio de Freitas, dans la région de Tiago Campin dos Santos

Les trois paysans ont été emmenés vivants par la police, mais deux d’entre eux ont été exécutés sommairement après avoir subi de graves tortures. Le rapport de l’Abrapo indique que « les paysans qui se sont rendus ont été torturés, les marques sont sur leurs corps, Rodrigo présentant des contusions sur le corps et le visage dues à des coups de feu, une coupure dans la bouche, un œil percé et une langue coupée« . L’Abrapo affirme qu’il n’y a aucune certitude que ces informations seront incluses dans le rapport cadavérique (un document qui relève de la responsabilité du département de la sécurité publique du gouvernement de l’État de Rondônia).

Après cette attaque, la police a commencé à assiéger les familles qui campaient dans le Barracão das Máquinas, au siège de la ferme. Les familles présentes ont tenté de retourner vers la rivière, mais en ont été empêchées par les militaires réactionnaires. Les paysans ont résisté, criant qu’il y avait des femmes, y compris des femmes enceintes, et des enfants dans le lieu, ce qui a été ignoré par la police militaire, qui a rapidement commencé à « tirer des balles en caoutchouc, lancer des bombes incendiaires, où les enfants ont été touchés et ont commencé à suffoquer« , dénonce le rapport.

Les paysans affirment que les policiers n’avaient pas d’identification sur leurs uniformes et qu’ils étaient accompagnés par des hommes armés par la ferme. Le responsable des troupes (le lieutenant-colonel Pontes) a insulté les paysans en les traitant de criminels et les militaires réactionnaires ont déclaré que l’orientation était de « tuer tout le monde« . Les familles ont résisté à la tentative de les jeter dans un bus sans les informer de leur destination et ont été une nouvelle fois battues. Des bombes à effet moral ont été lancées et les familles se sont retirées, cette fois du côté de la route BR-364 (devant la ferme). Et ils sont restés là sous le soleil brûlant, sans accès à l’eau ou à la nourriture. Un paysan a été emmené dans le même hôpital parce qu’il a eu une crise cardiaque. Beaucoup ont été blessés par des balles en caoutchouc et asphyxiés par des gaz lacrymogènes. Les femmes se sont évanouies et les enfants ont été laissés sans nourriture.

Seuls quelques paysans ont réussi à obtenir la permission de sortir un sac de vêtements de l’intérieur de la hutte. Le reste des vêtements, de la nourriture, des congélateurs contenant de la nourriture, des bouteilles de gaz, des téléphones portables, des matelas, des médicaments et d’autres effets personnels n’ont pas été autorisés. La plupart des biens des paysans sont restés dans les cabanes, qui ont toutes été détruites par la police. Les paysans ont dénoncé aux avocats qu’ils ont vu les militaires réactionnaires voler leurs biens (téléphones portables et argent). En outre, les policiers ont également empoisonné des chiens et contaminé des puits d’eau, tout en photographiant les paysans qui se trouvaient sur place.

Afin d’intimider les paysans, la police est passée avec les corps des paysans assassinés exposés dans leurs voitures. Toujours dans le même but, certains paysans ont été emmenés au siège de la ferme, menacés et battus. Les familles qui sont restées au bord de la route ont également été harcelées par la police et les tireurs qui sont restés là à faire des rondes ostensives. Certains paysans ont été inculpés et ont signé un mandat pénal circonstanciel et répondront de désobéissance devant le Tribunal pénal spécial (JEC).

En fin d’après-midi du 29/01, les familles ont quitté les lieux et se sont rendues à Vila Alípio de Freitas, située dans l’Área Tiago Campin dos Santos. Selon le rapport, les paysans ont manifesté « beaucoup d’indignation à l’égard des exécutions et de la manière d’agir de la police militaire pour protéger le latifundium« .

Lisez le rapport Abrapo et la note de la LCP.

Vive Zumbi dos Palmares, héros du peuple brésilien ! Vive le jour des Noirs !

Communiqué de la Ligue des Paysans Pauvres du Brésil (Liga dos Camponeses Pobres – LCP). Traduction non-officielle.

La Ligue des Paysans Pauvres salue le jour du 20 novembre en exaltant la figure du chef guerrier héroïque Zumbi dos Palmares ! Nous saluons l’histoire de la résistance des quilombos contre l’esclavage et pour la construction d’une vie libre, sans exploitation ni oppression.

Cette journée permet de saluer et de réaffirmer l’exemple de lutte et de résistance du peuple noir dans notre pays, qui est à l’image des classes populaires du Brésil ; et qui aura sa libération particulière, en tant que groupe ethnique massacré par le système d’exploitation impérialiste, avec la victoire de la révolution de tous les peuples opprimés, dont les noirs font partie et où ils sont majoritaires.

Le Brésil est le territoire qui a « reçu » le plus d’Africains réduits en esclavage. Plus de 6 millions d’hommes et de femmes ont été enlevés de leurs nations d’origine sur le continent africain, amenés ici dans des conditions d’une cruauté indescriptible par les colonisateurs, torturés quotidiennement et contraints aux travaux forcés. Pendant plus de 300 ans, les Noirs ont été réduits en esclavage dans ce pays. Des générations et des générations nées dans l’esclavage et vendues comme des marchandises, des familles entières séparées de force, dégradées dans leur condition humaine, traitées pire que des animaux.

Avec les peuples originels, les populations indigènes, les noirs ont été les premiers travailleurs du Brésil, ils ont composé la première classe sociale opprimée et exploitée qui a construit toute la richesse du système colonial et leur exploitation a servi à ériger et à consolider le développement du système capitaliste et impérialiste. Le peuple noir constitue le noyau des forces de la révolution brésilienne, en tant que majorité de la classe ouvrière et de la paysannerie. Toute leur histoire de lutte pour la liberté est une préfiguration de la lutte que cette énorme et puissante masse noire – qui constitue l’alliance ouvriers-paysans, et qui a déclenché au cours des siècles les luttes de libération -, déclenche les luttes pour mener la Révolution de Nouvelle Démocratie à son terme.

La lutte pour l’affirmation des Noirs, de toute leur histoire et de leur culture, la lutte pour faire face au génocide des Noirs dans les grandes villes et dans les campagnes, réveilleront comme jamais auparavant dans notre histoire la fureur révolutionnaire organisée et invincible. Des rancœurs, des désirs de vengeance et des fureurs qui, pendant des siècles, ont été réprimés par la répression la plus brutale, par le fer et le feu des classes dominantes exploitantes et oppressantes. Et à plusieurs reprises, dans leurs soulèvements, ils ont été détournés par l’action de l’opportunisme, avec des discours édulcorés d’intellectuels petits-bourgeois diviseurs, corporatistes et racistes, liés et complémentaires de ce vieil État bourgeois propriétaire de terres, servile à l’impérialisme.

La question raciale est historiquement liée à la question sociale, en particulier la question agraire, celle de la propriété des terres. Terres dont les peuples indigènes ont été chassés par l’invasion des conquistadors portugais. Des terres dont le travail, la sueur et le sang des Noirs réduits en esclavage ont extrait les richesses pour le royaume du Portugal et l’Angleterre. Des terres qui, au cours des 522 ans d’histoire de notre pays, ont été pillées et refusées aux pauvres, refusées aux Noirs par la tristement célèbre loi foncière de 1850, en vigueur jusqu’à aujourd’hui, pour finalement refuser des terres à tous les paysans pauvres ! Ainsi, nous nous trouvons au XXIe siècle et la question agraire au Brésil reste inchangée.

La Révolution est le seul moyen de libérer l’ensemble de la classe exploitée et le reste des masses populaires et de payer définitivement cette dette de l’humanité avec le peuple Noir et tous les peuples opprimés et exploités de notre pays et du monde entier.

Nous appelons les paysans, les descendants de quilombolas et les peuples indigènes à lutter pour la destruction du latifundium ! Prendre toutes les terres du latifundium et les distribuer par parcelles aux paysans pauvres sans terre ou disposant de peu de terres et aux quilombolas ; promouvoir la production et la commercialisation. Soutenir et défendre la juste lutte des peuples autochtones pour la récupération et l’autodétermination de leurs terres ancestrales.

Vive la révolution agraire !

Vive l’alliance ouvriers-paysans-quilombola-indigènes !

La terre, l’eau, le pain, la justice et la Nouvelle Démocratie !

 
Ligue des paysans pauvres du nord du Minas et du sud de Bahia

État en guerre : Rondônia concentre le plus grand nombre de clubs de tir créés sous Bolsonaro en Amazonie – et aussi celui des décès sur le terrain

Aucun autre État de l’Amazonie légale n’a connu une explosion de clubs de tir comme Rondônia. L’État, qui compte 1,8 million d’habitants et qui est frontalier de la Bolivie, a gagné 33 établissements de ce type rien qu’entre 2019 et 2021. Aujourd’hui, il existe déjà 53 clubs. Dans le même temps, Rondônia a concentré le plus grand nombre de meurtres dans les campagnes en 2021, selon les données de la Commission pastorale de la terre, la CPT, liée à l’Église catholique. Sur les 35 homicides du pays, 11 ont eu lieu ici.

Ce n’est pas un hasard si Rondônia est aussi l’un des États où les bolsonaristes se sont sentis le plus à l’aise pour faire leur coup d’État et leurs actes terroristes en se présentant aux élections. Après les élections, l’État comptait huit points d’obstruction des routes – numériquement, il était devancé par le Mato Grosso, qui comptait onze routes fermées. Des militants de gauche et des partisans du président élu, Luiz Inácio Lula da Silva, déclarent avoir été agressés lors des blocages. La situation est préoccupante dans l’État voisin d’Acre, qui n’a pas de liaison terrestre avec le reste du pays.

Rondônia est gouvernée par Marcos Rocha du parti União Brasil, un colonel de la police militaire qui a remporté l’élection de 2018 sans expérience politique préalable et qui vient d’être réélu au second tour face au sénateur également bolsonariste Marcos Rogério du PL. Son secrétaire à la sécurité publique, le colonel de la Police Militaire (PM) José Hélio Cysneiros Pachá, était l’un des accusés du massacre de Corumbiara, une action policière qui a entraîné la mort de 12 personnes en août 1995.

La violence à l’encontre des paysans, des autochtones et des autres peuples traditionnels se distingue également par le nombre d’arrestations et d’agressions. Sur les 100 arrestations enregistrées par le CPT, 76 l’ont été à Rondônia, ainsi que 32 des 75 agressions et trois des 13 cas de torture dans le pays. Lors de la publication de son rapport, le CPT a indiqué que le « couplage protecteur de l’État brésilien avec le secteur rural » était l’un des facteurs de l’augmentation de cette violence et a désigné les « agromilices« , les « armes à louer » et la participation d’agents d’Etat comme responsables des crimes.

L’un des cas les plus emblématiques de cette promiscuité s’est produit en 2019, lorsque huit policiers militaires ont été arrêtés pour avoir agi en tant que « mercenaires » ou « guaxebas » (NDLR : ratons laveurs, expression qui désigne les pistoleiros à la solde des propriétaires terriens), comme disent les Rondoniens, pour Chaules Volban Pozzebon. Il a été désigné par le MPF comme l’un des plus grands déforesteurs et vendeurs de bois illégal en Amazonie, possédant plus de 100 sociétés d’exploitation forestière.

Selon les enquêtes, les députés ont été utilisés pour percevoir des « péages », pour l’expulsion forcée de travailleurs et pour le trafic d’armes dans la région de Cujubim. L’une des personnes arrêtées était déjà liée par la CPT à d’autres cas de violence contre les paysans. Pozzebon a été condamné en 2021 à 99 ans de prison pour organisation criminelle et extorsion.

Sur les 11 meurtres qui ont eu lieu dans l’État, huit ont été commis dans les camps de Tiago Santos et d’Ademar Ferreira, liés à la Ligue des paysans pauvres, la LCP. La Ligue est considérée comme l’un des mouvements les plus radicaux dans la lutte pour la terre aujourd’hui – et Rondônia est l’épicentre de ses activités. Dans un document publié en septembre, dans lequel il qualifie Lula de « tapis » et Bolsonaro de « scélérat », le mouvement prêche contre la participation au processus électoral. Sous le titre « A bas la farce électorale et l’intensification de la guerre contre les paysans et le peuple. En avant pour la Révolution Agraire !« , le manifeste défendait l’action directe comme instrument de lutte pour l’accès à la terre.

Le LCP sert de justification à ceux qui défendent les armes à feu et les clubs de tir à la campagne. En 2021, le président du mouvement Pro-armes Marcos Pollon – aujourd’hui élu député fédéral du PL – a donné des conférences aux producteurs ruraux en défendant l’ouverture de maisons de tir à l’intérieur des fermes. « La législation stipule qu’en cas de légitime défense et en cas d’exécution immédiate [défense] de la propriété, je peux utiliser tous les moyens disponibles pour contenir la menace« , a-t-il déclaré, selon un rapport de l’Agência Pública. « Alors vous dites : « Je vais m’entraîner, mon stand est à la ferme » ». Pollon a mentionné nominalement la LCP dans ses conférences.

En Rondônia, Bolsonaro et le gouverneur Rocha ont fait de la LCP une cible. En mai dernier, alors qu’il assistait à l’inauguration du pont d’Abunã, qui relie la capitale de l’État à Acre, le président a directement menacé le groupe. « La LCP, prépare-toi ! Ce que vous faites ne sera pas gratuit. Il n’y a pas de place ici pour un groupe terroriste. Nous avons les moyens de les faire rentrer dans le rang et de respecter la loi« , a-t-il crié.

Ce n’était pas la première citation directe. Quelques jours plus tôt, lors de l’inauguration d’Expozebu, à Uberaba, au Minas Gerais, M. Bolsonaro avait qualifié les actions de la Ligue de « terreur dans les campagnes« . L’adversaire de Rocha aux élections, Marcos Rogério, s’est également prononcé contre la Ligue. Il a présenté en juin 2021 un projet de loi visant à qualifier de terrorisme l’occupation de terres par des mouvements sociaux et a même déclaré que cette proposition visait la LCP.

Pour Raphael Bevilaqua, procureur au ministère public fédéral de Rondônia, la qualification de l’activité du mouvement social comme terrorisme est une « accusation fantaisiste » et a servi à justifier l’envoi de la Force nationale de sécurité publique dans l’État. Il fait valoir que le déploiement était illégal parce qu’il n’avait pas d’objectif précis et n’était pas accompagné d’un plan d’action. La FNSP a participé à des opérations aux côtés de la police militaire au cours desquelles plusieurs violations des droits de l’homme ont été identifiées.

Des membres de la Ligue font également l’objet d’une enquête pour avoir participé à la mort d’au moins deux officiers de la Police Militaire. En outre, parmi les personnes arrêtées et tuées dans le cadre d’actions policières figurent des personnes qui avaient purgé une peine pour des crimes violents. Cependant, pour le procureur, cela ne permet pas de considérer le mouvement comme un mouvement terroriste. Selon les témoignages, sur les six personnes tuées dans le camp de Tiago dos Santos, au moins cinq ont été abattues par des hélicoptères.

À l’époque, le gouvernement de Rondônia avait confirmé la présence de tireurs d’élite en hélicoptère. Les résidents de la zone ont été ciblés pour être expulsés l’année dernière, malgré un arrêt de la Cour suprême qui interdisait ce type d’action pendant la pandémie de covid-19.

Décidée par les tribunaux, l’expulsion a été rapidement exécutée par la police. Les activistes des droits de l’homme ont reçu des rapports d’agressions et d’interrogatoires informels pendant l’action de la police. Selon les habitants, de nombreuses maisons ont été détruites, ainsi que des champs. Ils ont également cité la contamination des puits avec du carburant. Le Secrétariat de la sécurité publique de Rondônia a lui-même confirmé avoir reçu des dénonciations à l’époque, qui ont été transmises à la police civile et militaire.

Le pouvoir judiciaire est également critiqué par l’action, car la reprise des terres a été confiée à l’entreprise d’un propriétaire foncier reconnu comme grileiro (NDLR : une personne qui accapare illégalement des terres). La demande a été faite par Leme Empreendimentos, propriété d’Antônio Martins dos Santos, connu sous le nom de Galo Velho, et de son frère, l’avocat Sebastião Martins dos Santos. Ils sont la cible, depuis 2020, de l’opération Amicus Regem, du ministère public fédéral qui enquête sur les accaparements de terres avec la participation d’agents publics, y compris des membres du pouvoir judiciaire. Le gang aurait gagné au moins 330 millions de R$ grâce à des crimes fonciers entre 2011 et 2015. En raison de cette enquête, l’enregistrement de l’exploitation visée par la reprise est bloqué.

Une nouvelle opération, Lamassu, a été lancée récemment. Avec le soutien de la police fédérale et du ministère public fédéral, le Groupe d’action spéciale pour la lutte contre le crime organisé du ministère public fédéral a démantelé, avec la participation d’agents publics, un gang qui servait de milice privée pour protéger les activités des accapareurs de terres. Selon le procureur Anderson Batista, « il existe des preuves que des agents publics ont même utilisé des véhicules de police et des armes d’État pour menacer des personnes et s’assurer illégalement la possession de terres dans des régions situées à Ponta do Abunã« . Sur la base de ces enquêtes, 32 mandats d’arrêt, cinq mandats de perquisition et de saisie et un mandat de destitution ont été signifiés.

Les militants soulignent également les actions du pouvoir judiciaire qui entravent le droit à la défense du mouvement. En novembre, l’avocat Lenir Correia Coelho, défenseur de la Ligue des paysans pauvres, a été la cible de perquisitions et de saisies à son domicile et sur son lieu de travail. Selon l’avocat Felipe Nicolau, président de l’Association brésilienne des avocats du peuple, dont elle est membre, la police a saisi son téléphone portable et son ordinateur de travail, ainsi que de l’argent liquide, du matériel d’étude, des contrats d’honoraires et des billets à ordre de clients, dont beaucoup n’avaient aucun lien avec la Ligue.

Pour appuyer sa décision, le juge Fábio Batista da Silva, du tribunal de São Francisco do Guaporé, a déclaré que l’avocat était en fait l’un des dirigeants du mouvement, qu’il accuse d’être une « organisation criminelle visant l’invasion des terres, le blanchiment d’argent, le squat et le commerce illégal d’armes à feu« . L’inviolabilité des avocats « pour leurs actes et manifestations dans l’exercice de leur profession » est prévue à l’article 133 de la Constitution fédérale.

« J’ai peur, je suis presque certain que les choses vont empirer« , a déclaré à l’agence publique de presse Marino D’Icahary, vice-président de l’Association brésilienne des avocats du peuple, qui représente également les membres de la Ligue des paysans pauvres. « Cette confrontation va devenir plus ouverte et généralisée avec ces gens super entraînés, des milices, vous comprenez ?« .

Alagoas : Les paysans manifestent combativement pour réclamer la régularisation de leurs terres

Le 18 novembre, les paysans de la zone révolutionnaire Renato Nathan, installée dans la municipalité de Messias (Etat d’Alagoas), ont réalisé une grande action d’agitation en faveur de la révolution agraire dans les rues de la municipalité lors d’une audience publique. Les paysans, organisés par la Ligue des Paysans Pauvres du Nordeste (LCP-NE), se sont joints aux représentants des mouvements populaires, des associations, des syndicats, des conseillers municipaux et de la mairie pour exiger de l’Institut de la réforme agraire et foncière de l’État d’Alagoas (Iteral) la régularisation immédiate de toutes les terres de l’ancienne ferme Lajeiro pour les personnes qui y vivent et y travaillent.

Deux rangées de paysans ont coupé à travers les petites rues de la commune de Messias, au son de l’hymne Conquérir la terre et accompagnés d’une volée de pétards. La population se précipite aux portes pour regarder et soutenir la marche des paysans. Les paysans ont lancé des slogans pendant la marche : La terre pour ceux qui la travaillent ! Vive la révolution agraire ! Mort au latifundium ! Une grande bannière rouge portait le slogan : Contre la crise, prenez et coupez toutes les terres du latifundium ! Et une autre banderole ajoutait : Pour la régularisation des terres du lajeiro pour le peuple !

Lors de l’audience publique pour la régularisation des terres de la zone révolutionnaire Renato Nathan (ancienne ferme Lajeiro), des mouvements tels que le Mouvement de lutte pour la terre (MLT), le Mouvement pour la terre libre, le Front national de lutte (FNL), le Syndicat des travailleurs ruraux de Messias (STTR-Messias) ont apporté leur soutien, ainsi que l’Association des travailleurs agricoles familiaux de la colonie de Prazeres, l’Association des travailleurs agricoles familiaux de la colonie de Flor do Bosque, le conseiller Eguimar, l’ancien conseiller Tomás Peixoto et le maire adjoint Marcos Valério. À l’occasion, le président-directeur d’Iteral, Jaime Silva, s’est présenté à l’audience publique pour livrer le rapport de l’inspection des terres de l’ancienne ferme Lajeiro, réalisée le 8 août après une forte demande des paysans.

Le représentant du MLT a réaffirmé son soutien à la lutte des paysans de la zone révolutionnaire de Renato Nathan pour la conquête des terres. Il a rappelé la lutte acharnée que ces paysans mènent depuis près de 15 ans dans la résistance contre la dépossession. Il a salué les efforts déployés pour construire une authentique communauté paysanne sans aucun soutien de l’État, ce qui garantit la production et la sécurité des entreprises locales, des autres municipalités et même du centre d’approvisionnement de Maceió.

Le représentant du Mouvement des terres libres a également réaffirmé son soutien aux paysans et à la LCP-NE, et a fait l’éloge de la résistance paysanne en Rondonia, qui a bénéficié d’un soutien international et a remporté de grandes victoires pour le peuple. Il a ensuite exigé qu’Iteral accélère le processus de régularisation des terres pour la population. Il a souligné que même le Tribunal Suprême Fédéral (STF) avait suspendu les ordres d’expulsion contre les paysans et qu’il appartenait maintenant à l’organisme responsable de se conformer à cette décision et de régulariser les terres pour ceux qui y vivent et y travaillent.

Le représentant du FNL a fait un discours très enthousiaste et a soulevé l’ensemble de l’audition publique avec des slogans. Il a salué les personnes présentes à la table, notamment les paysans de la zone révolutionnaire Renato Nathan et la direction de la LCP-NE. Il a réaffirmé son engagement à continuer à soutenir cette lutte juste pour la régularisation des terres pour le peuple, contre l’usine d’Utinga Leão et les terres de la succession en faillite de l’usine de Laginha.

Le représentant de la colonie de Prazeres a commencé son discours en dénonçant qu' »il n’y a pas de réforme agraire au Brésil ! » et l’a justifié en disant que si un gouvernement avait réellement réalisé cette réforme, il ne devrait plus y avoir de conflit agraire dans le pays. Il a également relaté des expériences personnelles de son militantisme dans la lutte pour la terre, en insistant sur la répression policière que les mouvements populaires ont toujours subie et continuent de subir. À la fin, il a déclaré son soutien aux paysans et a affirmé qu’il est lâche que certains dirigeants et même des mouvements qui, après avoir remporté une petite victoire, cessent de soutenir ceux qui souffrent encore dans la lutte.

Le représentant de la colonie Flor do Bosque a basé son discours sur l’augmentation de la production et de la qualité de vie des paysans qui vivent et produisent sur les terres de l’ancienne ferme Lajeiro. Il a déclaré que le vieil État, au lieu de se préoccuper de satisfaire les demandes des propriétaires terriens qui ne produisent que pour l’exportation, devrait satisfaire les demandes des paysans qui nourrissent les populations pauvres des municipalités. Il a également déclaré son soutien inconditionnel à la lutte pour la régularisation des terres.

Le président du STTR-Messias a commencé son discours en déclarant son soutien au LCP-NE et aux paysans de la zone révolutionnaire de Renato Nathan, affirmant que les portes et les structures du syndicat sont à la disposition de cette lutte pour la régularisation et d’autres luttes dont les paysans peuvent avoir besoin. Il a demandé à Iteral d’accélérer le processus de régularisation pour la population, étant donné que les propriétaires de l’usine d’Utinga Leão n’ont jamais pu prouver que les terres sont les leurs, et que même la Cour suprême a suspendu les ordres d’expulsion.

Le conseiller Eguimar a parlé au nom du conseil municipal et s’est mis à la disposition des paysans pour soutenir la lutte pour la régularisation des terres. L’ancien conseiller municipal Tomás Peixoto a déclaré que les terres de l’ancienne ferme Lajeiro n’avaient jamais été utilisées pour la production de canne à sucre par aucune usine. Avant que la LCP-NE ne rejoigne les paysans qui habitaient ces terres de manière désorganisée, l’endroit était utilisé pour le trafic de drogue, et des viols, des vols et des meurtres y avaient lieu. Les paysans ont rendu l’endroit vivable et ont créé une véritable communauté paysanne, où les gens travaillent, développent de petites entreprises, pratiquent des sports ; même une église évangélique a été construite. L’État a une dette envers ces personnes et le moment était venu de la rembourser en régularisant les terres. À cette occasion, Tomás a réaffirmé son engagement et a également confirmé le soutien de son épouse, Taise Peixoto, actuelle conseillère municipale, qui n’a pu être présente pour des raisons de santé.

Le maire adjoint Marcos Valério s’est rendu disponible pour servir de médiateur dans les discussions visant à régulariser les terres de l’ancienne ferme Lajeiro pour la population et contre toute mesure menaçant les familles paysannes d’expulsion.

A la fin, le Président-Directeur d’Iteral, Jaime Silva, a pris la parole. Il a commencé par déclarer qu’il n’acceptait pas le « radicalisme », qu’il ne pouvait pas régulariser les terres sans l’autorisation des propriétaires de l’usine d’Utinga Leão et que le moyen serait des prêts par le biais du Plan national de crédit foncier (PNCF) pour une partie seulement des terres.

Dans ces conditions, sur les 114 familles paysannes vivant dans la région, seules 15 pourraient être régularisées et elles devraient encore payer pour les terres d’un propriétaire qui n’a pas de titre de propriété !

Malgré cela, après une forte pression des paysans et de leurs partisans présents, le Directeur-Président d’Iteral a finalement remis le Mémorial descriptif des terres pour qu’il soit dûment étudié par les représentants de la LCP-NE pour que le peuple puisse les régulariser.

Un représentant de la LCP-NE a répondu qu’ils n’accepteraient pas qu’une famille de paysans de la zone révolutionnaire Renato Nathan soit expulsée après tant d’années de lutte acharnée contre le latifundium de l’Usina Utinga Leão et ses bandes armées, les injustices du pouvoir judiciaire d’Alagoas et les bureaucraties de l’ancien État avec ses organes de « réforme agraire ». Il a réaffirmé que la LCP-NE continuera à lutter pour la régularisation de toutes les terres pour les paysans pauvres sans terre ou ceux qui ont peu de terres, et contre l’accaparement des terres par les propriétaires fonciers, car il est de notoriété publique que les notaires d’Alagoas sont adeptes de la falsification des actes en faveur des propriétaires fonciers. A la fin, il a déclaré qu’il faut s’attendre soit à une collaboration d’Iteral en faveur des paysans, soit à l’intensification du conflit agraire dans l’Etat.

Liga dos Camponeses Pobres (LCP) du Nordeste (LCP-NE)

Messias, Alagoas

18 novembre 2022

Inspirons nous des Assemblées Populaires du Brésil

Le Comité Nouveau Brésil vous propose un texte issu du journal démocratique et révolutionnaire « A Nova Democracia », traduit par nos soins, qui présente l’organisation des Assemblées Populaires dans les zones rurales. Elles sont la base du nouveau pouvoir, qui se développe en lien avec la lutte pour détruire la grande propriété agraire qui ruine et exploite les masses populaires du Brésil.  

Dans l’immense Brésil, traverser ses vastes arrière-pays, c’est rencontrer la misère et l’injustice du Brésil réel que cachent les vitrines des capitales, dont leurs favelas et leurs périphéries sont de petits échantillons. Contrairement à ce que dit Globo (ndlr : un monopole médiatique, le TF1 Brésilien) qui affirme que « l’agro est top« (ndlr : campagne de publicité pour soutenir l’agrocapitalisme), dans les campagnes brésiliennes persistent, à côté des machines importées, les relations de servitude ; le mépris impuni des colonels (les grands propriétaires terriens – le latifundium), qui utilisent la violence quand il sont contestés ; la monoculture pour l’exportation, qui transforme même les terres les plus fertiles en déserts verts désolés de soja, de canne à sucre et d’eucalyptus.

Cependant, au nez et à la barbe des grands proprietaires terriens séculaires et dans une lutte à la vie et à la mort contre lui, la grande révolution paysanne se développe.

Dans le campement, les drapeaux rouges flottent au vent. Dans la baraque de la ferme saisie, l’Assemblée Populaire des “occupants” est désormais aux commandes, discutant des orientations de leur organisation et de leur lutte. Les enfants de l’école ouvrent les débats en chantant en chœur « l’Internationale », au grand étonnement des adultes qui, enfants, n’ont jamais eu d’école qui leur ait appris cette chanson, ni la politique, ni les choses les plus simples comme la lecture et le calcul pour transformer le pays et le monde.

Après la salve d’applaudissements, la définition des responsabilités et le vote sur l’ordre du jour, nous passons à l’ordre du jour. De nombreuses questions se posent : comment résoudre le problème de la production ? L’alphabétisation de ceux qui ne lisent pas ? La construction de ce pont ? L’accès aux soins ?

Une femme aux mains calleuses, au visage sillonné par la fatigue passée, demande la parole. Pionnière dans le camp, elle parle avec l’autorité du Mouvement des Femmes. La table lui donne la parole :

– « Vous pouvez parler, Mme Zelita :

– Comment répartir les parcelles ? – Elle commence, d’une voix forte. – Vous savez, le Comité pour la Défense de la Révolution Agraire a déjà couvert la zone, proposé les cartes, nous avons discuté et voté. L’Assemblée a délibéré selon la volonté de la majorité et, selon la majorité, elle s’est conformée. Comment ça s’appelle ?

Un curieux silence suit la question. En arrière-plan, un homme aux épaisses moustaches parle, timide comme un garçon :

– Le centralisme démocratique.

Mme Zelita sourit, satisfaite, mais elle fait la sourde oreille :

– Parlez, Zé Reinaldo. Personne ne vous a entendu correctement.

– Le centralisme démocratique !

À côté de l’homme, une jeune femme rit et parle :

– Quelle complication ! Le nom est plus simple : travail collectif.

Enfin, l’orateur clarifie :

– Et oui ! Les deux choses sont identiques ! Cela signifie qu’ici, c’est la volonté du peuple qui prime. Tout comme nous avons résolu la question des parcelles, nous résoudrons toutes les autres !

Le public de l’Assemblée Populaire chuchote. Comme on dit, il ne sert à rien de se plaindre des problèmes, il faut se retrousser les manches et les résoudre. Pour chaque secteur du camp – santé, production, éducation, sécurité – une commission est nommée pour présenter un plan. Les personnes présentes sont d’abord timides, mais elles s’inscrivent ensuite aux commissions, dont le travail commence aussitôt.

Où est basé ce gouvernement ?

Dans toute la « zone occupée ».

Quel est son budget ?

Le pain que l’on gagne à la sueur de son front.

Quelle est sa devise ?

Un pour tous, tous pour un.

A la fin de l’Assemblée, le cri résonne à l’unisson dans le lointain :

« Conquérir la terre, détruire le latifundium ! ».

LCP : « Vive les camarades Gedeon et Rafael! »

Note écrite par la LCP (Liga dos Camponeses Pobres – Ligue des Paysans Pauvres) de Rondônia et d’Amazonie Occidentale, Commission nationale de la LCP. Publiée le 29 octobre 2022

Le 29 octobre marque le premier anniversaire du lâche assassinat par des commandos spéciaux du MP-RO des camarades Gedeon José Duque et Rafael Gasparini Tedesco, dans la région de Nova Mutum Paraná, Rondonia. Un crime odieux commis contre le peuple brésilien par les mains de la police militaire meurtrière de Rondonia et de la force de sécurité nationale, sous le commandement de la marionnette des propriétaires terriens, le Colonel de la PM (Police Militaire) Marcos Rocha, gouverneur de Rondonia, et par le gouvernement militaire génocidaire de Bolsonaro.

Les camarades Gedeon et Rafael ont été pris pour cible par les forces de police de Rondônia, non pas par hasard, mais parce qu’ils étaient des militants de la LCP, avec comme cible principale le camarade Gedeon, persécuté et craint pour son rôle exceptionnel de leader de la LCP et de dirigeant des masses dans les zones paysannes Dois Amigos, Tiago Campin dos Santos et Ademar Ferreira, situées dans la région nord-ouest de Rondônia. À la tête des masses dans ces régions, le camarade Gedeon a dirigé et organisé la résistance contre plusieurs incursions illégales de la police visant à expulser des familles de leurs terres, y compris la résistance victorieuse contre la gigantesque opération « Nova Mutum » en octobre 2021.

Les zones de Tiago Campin dos Santos et Ademar Ferreira, ainsi que le camp de Manoel Ribeiro, à Chupinguaia (sud de Rondonia), ont été le théâtre d’une résistance paysanne héroïque et des plus importantes luttes de masse contre le gouvernement militaire génocidaire de Bolsonaro ces dernières années dans le pays. Dans ces régions, les masses paysannes dirigées par la LCP ont appliqué la ligne de la Révolution agraire, détruisant les propriétaires terriens et conquérant la terre pour ceux qui la travaillent, divisant et remettant en petites parcelles à des milliers de familles de vastes extensions de terres publiques de l’Union volées par les propriétaires terriens. Elles ont développé la production sur leurs parcelles et avancé pas à pas vers des formes de production de plus en plus coopératives, en commençant par des groupes d’entraide et, par le biais des Assemblées populaires et de leurs Comités de défense de la révolution agraire (CDRA), décidé de tout ce qui concerne la zone où les familles vivent et travaillent, sans dépendre de l’ancien État.

C’est cette lutte qui suscite tant d’effroi et réveille la haine des propriétaires terriens, voleurs des terres de l’Union, comme c’est le cas du célèbre grileiro Antonio Martins (Galo Velho) et de la famille Leite, ainsi que des gouvernements qui les servent. L’ultra-droitiste Bolsonaro lui-même, qui depuis le début n’a jamais caché que son gouvernement appartenait aux propriétaires terriens, a à deux reprises déclaré publiquement la guerre à la LCP, la qualifiant de terroriste. Et non seulement il s’est élevé contre la lutte des paysans, mais il a effectivement mobilisé et fourni toutes sortes d’équipements et d’appareils militaires, envoyé la Force de sécurité nationale (FNS) et des ressources financières pour réprimer la lutte pour la terre. C’est dans ce sillage réactionnaire, dans le cadre de l’offensive contre-révolutionnaire visant à empêcher le soulèvement populaire qui explosera inévitablement au Brésil et qui a déjà commencé, que le gouvernement et les grandes propriétés ont déclenché d’innombrables opérations policières, dont l’opération « Nova Mutum », et d’autres qui sont encore en cours, avec des arrestations et des assassinats de membres de la LCP et de personnes issues des masses, poursuivant les persécutions et les criminalisations dans le but d’écraser la lutte pour la terre et d’éliminer la LCP.

Malgré tous les efforts déployés contre la lutte paysanne et la LCP, le fait est que le vieil État a récolté des défaites politiques successives les unes après les autres. C’est le cas depuis l’établissement du camp Manoel Ribeiro, lorsque les stratèges médiatiques, ainsi que des brutes très fortes pour massacrer des masses désarmées et très lâches lorsqu’elles vont mourir, ont tenté d’assiéger toute la zone, d’expulser les familles et d’arrêter les dirigeants. Mais ils ont échoué honteusement et ont réussi l' »exploit » de ne rien assiéger du tout, en trébuchant sur leurs propres pieds, car lorsqu’ils ont envahi le camp, ils ont trouvé l’endroit vide, puisque la nuit précédente les familles s’étaient retirées de manière organisée, sous leur propre barbe, en partant vers d’autres terres.

Et donc, spécialistes de la défaite qu’ils sont, ils se sont également trouvés vaincus dans la zone de Tiago Campin dos Santos, où lors d’une première tentative d’expulsion, en octobre 2020, les troupes du PM ont envahi le camp, maltraité les familles, détruit leurs cabanes et leurs ustensiles, et les ont éloignées en les jetant dans la Vila Penha. Quelques heures plus tard, les familles sont retournées sur leurs parcelles, ont monté de nouvelles tentes et ont commencé la production. Dans la même zone, en octobre 2021, résistant déjà à l’opération « Nova Mutum », beaucoup plus importante que celle d’il y a un an, et malgré les coups subis avec la destruction de nombreuses cabanes et productions, le massacre de leur bétail et l’assassinat des camarades Gedeon et Rafael, le vieil état n’a pas réussi à atteindre son objectif principal d’expulser des milliers de familles. Dans leur résistance, furieuses d’une telle lâcheté, de nombreuses familles sont restées sur place tout le temps, bloquant les routes et les chemins avec des rondins et mettant le feu aux ponts, tandis que ceux qui avaient été expulsés sont retournés sur leurs parcelles, après une lutte acharnée, face à face avec les troupes, qui a abouti à la démobilisation de l’opération et à une victoire éclatante des masses. Dans une lutte inégale, ils ont vaincu le gigantesque appareil de guerre mis en place par le gouvernement des propriétaires terriens. Contrairement à l’isolement de la lutte paysanne aux yeux de l’opinion publique, la lutte développée durant cette période a rassemblé soutien et solidarité. Face à la dénonciation de la LCP et à celle de diverses organisations de classe et démocratiques, une puissante campagne de solidarité s’est fait entendre dans tout le pays et à l’étranger.

La résistance paysanne victorieuse contre l’opération « Nova Mutum ».

Servant les intérêts des propriétaires terriens, voleurs des terres de l’Union, Bolsonaro, le gouverneur colon Marcos Rocha et le secrétaire à la sécurité publique de l’époque, le colonel Hélio Pachá, connu comme le boucher de Santa Elina, ont déclenché l’opération « Nova Mutum ». Cette méga opération était prévue depuis l’opération d’expulsion ratée d’octobre 2020, dans la même zone. Pour cela, ils ont mobilisé un véritable appareil de guerre composé de la police civile et de la police militaire, ainsi que de la force de sécurité nationale et de beaucoup d’argent, envoyé par Bolsonaro. Ils ont également utilisé des dizaines de drones, trois hélicoptères et tout l’attirail de la police pour encercler, attaquer et expulser principalement les familles des quartiers de Tiago Campin dos Santos. Des bandes armées de latifundium ont également été employées dans les opérations et des dizaines de mercenaires ont travaillé aux côtés de la police.

En octobre 2021, la zone d’Ademar Ferreira était déjà assiégée et contrôlée par les forces de police, qui avaient transformé le siège de la ferme Santa Carmem en caserne et harcelaient les familles depuis des mois avec des attaques d’hommes armés en collaboration avec la Force de sécurité nationale. Dans le cadre de ces opérations, en août 2021, lors d’une incursion sans aucun support légal, les lâches policiers du bataillon des opérations spéciales, froidement et sans laisser aucune chance de se défendre, ont assassiné les camarades Amarildo, Amaral et Kevin, alors qu’ils travaillaient dans leurs champs. Ce crime odieux faisait partie des préparatifs de guerre visant à concentrer les troupes et les moyens et à déclencher la gigantesque opération « Nova Mutum ».

Pendant l’opération « Nova Mutum », des certaines de ces familles ont été arrachées à leurs terres, jetées à leur sort dans une école de Vila da Penha et soumises à un harcèlement et des menaces constants de la part des troupes de police. En plus de garder les familles entassées dans des conditions insalubres dans une école, sans eau ni nourriture. Ils ont commis toutes sortes d’actes arbitraires à l’intérieur et à l’extérieur de la zone, tels que des arrestations, des fouilles humiliantes, des passages à tabac, des menaces, des intimidations, la destruction de maisons et d’autres aménagements, l’empoisonnement de puits d’eau, le vol de produits des champs, de bétail et d’autres biens des paysans. Ils ont même détruit le poste de santé improvisé dans la zone avec tout le matériel qu’il contenait, entre autres actes arbitraires déjà dénoncés.

Tous les jours, ils ont tiré des coups de fusil et des bombes assourdissantes depuis des hélicoptères, fait des descentes dans les maisons, empêché l’entrée de nourriture et d’aliments, mis le feu à des véhicules et maintenu une grande partie de la zone en état de siège. Ils ont détruit et volé tout ce qu’ils pouvaient. Et pour payer un tel appareil de guerre contre les paysans, le gouvernement a dépensé environ 1 million de reais par jour.

Malgré cela, l’opération « Nova Mutum » a été vaincue et démoralisée par la résistance farouche de plus de 800 familles. En raison de cette résistance, ils ont été contraints de prolonger pendant des semaines l’expulsion et l’opération qu’ils comptaient faire en un ou deux jours, jusqu’à ce qu’elle échoue. La majorité des travailleurs n’ont même pas quitté leurs terres, s’organisant pour empêcher ou gêner l’avancée des troupes meurtrières, détruisant les ponts (au moins 15 ont été détruits) et mettant des troncs d’arbres sur les routes. Les familles qui ont été expulsées et jetées à leur sort dans un village voisin se sont également mobilisées et ont résisté courageusement, notamment en bloquant plus d’une route sur la BR 364. Soutenus par des organisations d’étudiants et d’enseignants de Porto Velho et par un comité de défenseurs des droits du peuple et des droits de l’homme, ils ont poursuivi leur lutte, faisant pression sur les forces de police jusqu’à ce qu’ils brisent le siège et retournent sur leurs parcelles.

DétestéS par les propriétaires terriens et l’ancien état.

Dans leur rage, par vengeance, les forces de police de l’ancien État ont réussi à porter un coup aux paysans, en assassinant lâchement les camarades Gedeon et Rafael. Ils se trouvaient dans la zone de Dois Amigos (une zone où aucune action juridique n’avait été mise en place, encore un autre exemple d’action illégale de la police militaire) et y ont été pris en embuscade. Avec l’aide et l’appui de drones et d’hélicoptères, les voyous de la police militaire, comptant sur les fuites de quelque misérable infiltré parmi le peuple, ont identifié et encerclé la maison où les deux camarades s’abritaient de la persécution. Dans un dernier acte de bravoure, lorsqu’ils ont réalisé que les forces de police encerclaient la maison, les camarades ont couru vers la forêt pour éviter que la maison avec femmes et enfants ne devienne un autre bain de sang.

Après avoir assassiné les camarades, les lâches de la police militaire ont emmené les corps dans un autre endroit choisi pour servir de scène à une farce, montée à l’avance, selon laquelle les décès étaient le résultat d’une « fusillade entre bandits et policiers ». Ils ont transformé le meurtre lâche de nos camarades en un trophée de sang, comme preuve de leur fidélité canine à leurs maîtres propriétaires et de leur haine viscérale du peuple, surtout lorsqu’ils doivent avaler la défaite que leur imposent les paysans, comme les luttes susmentionnées de ces dernières années dans l’État.

En complicité avec les crimes du latifundium et du terrorisme d’État, les monopoles de la presse gardent le silence sur tout cela. Et la presse poubelle, les menteurs, les crapules, les complices et les porte-parole serviles des propriétaires terriens et de la Police Militaire, ont accusé les camarades Gedeon et Rafael d’être responsables de la mort de policiers en octobre 2020, sans présenter aucune preuve, et ils ont essayé de les transformer en grands démons, malfaiteurs, « patrons de la bande des grileiros », etc. et les attaques habituelles qu’ils font toujours sur les personnes organisées pour la défense de leurs droits.

Les véritables chefs de bande et accapareurs de terres sont des gens comme le propriétaire foncier Antonio Martins Galo Velho, voleur notoire et contumace des terres de l’Union cité dans le livre blanc sur l’accaparement des terres, avec des centaines de milliers d’hectares de terres publiques accaparées. Mais aux yeux de cette presse d’ordures, Galo Velho est une personne honnête, travailleuse, gentille, pacifique, qui « porte le Brésil sur son dos » et autres sornettes de ce genre qu’ils disent quand ils veulent embellir les latifundia, cette classe de parasites de la nation, tueurs de peuples indigènes, de paysans et de quilombolas, affameurs du peuple, contaminateurs et destructeurs de la nature et base de l’assujettissement national !

Les meurtriers sanguinaires sont des gens comme le colonel Hélio Pachá, qui a massacré 11 paysans, dont la petite Vanessa, âgée de 7 ans seulement, dans la ferme de Santa Elina, en 1995, mais qui a toujours reçu un traitement illustre de la part de la presse poubelle de Rondonia ! Des crapules, tous autant qu’ils sont !

Gedeon et Rafael ne seront jamais oubliés !

L’assassinat des camarades n’est pas seulement un épisode de plus parmi les nombreux massacres de pauvres dans un coin du pays par les forces de police, mais c’est une réponse désespérée du vieil État des propriétaires terriens et de la grande bourgeoisie, servile à l’impérialisme, à la guerre paysanne imparable et justifiée menée pour la terre dans le pays, qui surgit par vagues de plus en plus.

Fils légitimes du peuple, issus de ses couches les plus profondes, ils portaient les marques des chemins tortueux de notre paysannerie, et c’est dans la lutte pour la terre, pour vivre et travailler, qu’ils ont trouvé un véritable sens à leur vie. Gedeon et Rafael étaient des militants prometteurs de la LCP, reconnus pour leur courage et leur abnégation. Gedeon s’est distingué comme le leader incontesté et le principal organisateur des zones Dois amigos, Tiago Campin dos Santos et Ademar Ferreira, étant respecté pour son profond sens de la justice, sa large capacité politique, son véritable sens de l’abandon à la cause de la libération du peuple, son profond désir de mettre fin à l’exploitation, à l’oppression et à l’humiliation subies par les pauvres dans les campagnes, son profond désir d’une vie meilleure pour des milliers et des milliers de familles paysannes.

Dans le campement de Tiago dos Santos, dès que les terres ont été défrichées et que les familles ont gagné leurs parcelles, le camarade Gedeon a dirigé l’organisation de la Vila Alípio de Freitas, la construction de routes, de ponts et de ponceaux, l’énergie électrique, les écoles primaires Renato Nathan, le poste de santé et de contrôle des maladies endémiques, en particulier la malaria, qui afflige tant la population. Le camarade a toujours pris l’initiative d’attirer des médecins, des infirmières et des enseignants pour qu’ils se joignent aux paysans dans la lutte pour la terre et grâce à cela, il a réussi à faire en sorte que les résidents soient pris en charge au poste de la Vila dès leur entrée sur le terrain.

Aujourd’hui, à la Vila Alípio de Freitas, le commerce se développe également de manière vigoureuse chaque jour. Ceci était toujours stimulé par le camarade Gedeon, qui savait combien il était difficile pour les familles pauvres de commencer la production sur le terrain et en même temps de maintenir leurs familles, leur bétail et leurs champs. De même, il a toujours encouragé les habitants de la région à acheter dans les magasins qui soutiennent notre lutte.

Plus la réaction essaie de jeter de la boue, avec ses mensonges immondes, sur la mémoire des camarades Gedeon, Rafael et tant d’autres, plus leurs exemples se lèvent en l’honneur et la gloire de leurs noms, ILS SONT VIVANTS ET PRÉSENTS DANS NOS LUTTES INARRETABLES ET INVINCIBLES qui persistent aux quatre coins du Brésil.

Le terrorisme d’État n’arrêtera pas la lutte pour la terre

La destruction de tous les propriétaires terriens et la conquête de la terre seront la plus grande, mais pas la seule, de nos vengeances ! Les masses des régions de Tiago Campin dos Santos et Ademar Ferreira pleurent la mort de nos camarades héroïques, mais elles sèchent leurs larmes et réaffûtent leur haine de classe contre les exploiteurs et les oppresseurs du peuple. Ils crient vengeance et désormais ils crieront à tue-tête : camarades Gédéon et Rafael ! Présents dans la lutte !

Cette lutte, elle sera de plus en plus dure et difficile en même temps qu’elle offre des perspectives brillantes, au fur et à mesure que nous briserons nos illusions et que nous nous lancerons sur le seul chemin possible pour balayer toute l’oppression, l’exploitation et la pourriture séculaires qui ont affligé notre patrie, à travers la Révolution agraire comme partie inséparable de la Révolution de Nouvelle Démocratie.

Nous ne nous lassons pas de le répéter, aucune menace et aucun terrorisme des propriétaires terriens et du vieil État ne pourront arrêter la lutte pour la terre ! Tant que les terres seront concentrées entre les mains d’une poignée de propriétaires terriens, parasites de la Nation, la lutte pour les terres en faveur des paysans pauvres se poursuivra indépendamment de la volonté de chacun. Rien ni personne ne nous arrêtera ! Cette réaction pourrie ne fait que renforcer notre haine de classe et notre volonté de nous battre. Nous avons fait les comptes et sommes prêts à réclamer. Vous verrez, le moment venu, vous le paierez cher ! Ces paysans assassinés étaient d’honnêtes travailleurs, des camarades et des dirigeants de la LCP, des dirigeants reconnus par les masses. Le jour n’est pas loin où la paysannerie se soulèvera par millions, balaiera tous les propriétaires terriens et fera payer les siècles d’exploitation, d’humiliation et de violence commis à notre encontre.

Vive la mémoire glorieuse des camarades tombés dans la lutte pour la révolution agraire !

Punition pour les meurtriers et ceux qui ont ordonné les meurtres des combattants du peuple !

La terre à ceux qui la travaillent ! Vive la révolution agraire !

Camarades Gedeon et Rafael, présents !

29 octobre 2022,

Ligue des paysans pauvres de Rondonia et d’Amazonie occidentale

Commission nationale des Ligues des Paysans Pauvres

La campagne nationale de boycott électoral dénonce la fausse démocratie et le putschisme

Traduction d’un article tiré du journal A Nova Democracia (AND), disponible à l’adresse suivante : https://anovademocracia.com.br/noticias/18118-campanha-nacional-de-boicote-eleitoral-denuncia-a-falsa-democracia-e-o-golpismo

Depuis le début officiel des campagnes électorales, le 16 août, les comités de soutien de AND mènent des brigades de vente de la nouvelle édition spéciale n° 249, appelant les gens à boycotter les élections dans tout le pays. Des graffitis signés par des mouvements démocratiques-révolutionnaires avec les slogans « Ne votez pas, luttez ! » ont également été envoyés à la rédaction par des sympathisants.

De grandes brigades d’agitation sont menées dans les rues, aux arrêts de bus, sur les places, dans les universités et autres lieux fréquentés, pour appeler au boycott électoral. Les activistes y ont clarifié l’impossibilité de conquérir réellement des droits pour le peuple par le biais de la farce électorale ; ils ont également exposé le caractère de classe du vieil État brésilien et de sa vieille démocratie bureaucratique et foncière. Ils ont également dénoncé le coup d’État en cours, tant par l’intervention militaire étape par étape menée par le Haut Commandement des Forces Armées, en renforçant et en approfondissant la tutelle sur la nation et ses institutions, que par les menaces de rupture institutionnelle de Bolsonaro.

État du Mato Grosso do Sul


À Dourados, le 07/10, les militants du Comité de soutien de AND de la ville ont tenu une brigade et un discours lors d’une séance plénière convoquée à l’Université fédérale de Grande Dourados (UFGD) concernant la réduction du financement annoncée par le gouvernement militaire de Bolsonaro. Le discours d’un des membres du Comité de soutien, avec le numéro 249 de A Nova Democracia en main, a mis en évidence la nécessité de se distancer de la fausse polarisation et de lutter sous n’importe quel gouvernement. Avant et pendant l’action, 22 exemplaires du journal ont été vendus. Après l’action, 13 autres journaux ont été vendus autour de l’université et dans les bus de la ligne Cidade Universitária. Un total de 41 R$ a été collecté, dont 6 R$ de dons.

La brigade a donné une continuité à une série d’actions du comité de soutien AND de Dourados dans la diffusion du boycott des élections et de la presse populaire. Deux jours plus tôt, lors de l’événement « Faculdades Abertas », dans le cadre duquel l’université accueille des élèves du secondaire, 14 unités du nº 249 de AND ont été vendues à des élèves du secondaire, des étudiants et des professeurs d’université. Un autre stand à l’Université Fédérale de Grande Dourados (UFGD) avait déjà vendu 14 autres journaux le 28/09.

En outre, le vendredi précédant le premier tour des élections (30/09), les membres du Comité Dourados ont tenu une brigade au Terminal de transbordement de la ville, un lieu de circulation important pour les larges masses de la ville. Parmi les retraités, les travailleurs des usines de conditionnement de la viande, les lycéens et les étudiants, 12 exemplaires de l’édition spéciale ont été vendus et 13 R$ ont été collectés, dont 1 R$ de dons. Les actions menées dans la région, ajoutées aux ventes individuelles et aux abonnements, ont permis de vendre 128 journaux en quinze jours.

Les militants du comité de soutien de AND à Dourados font de l’agitation pour le boycott électoral avec le numéro #249 lors d’une séance plénière contre la réduction des fonds universitaires à l’UFGD. Photo : base de données AND

Dans la ville de Dourados, des graffitis avec le slogan « Ne votez pas, luttez pour la révolution ! » signé par Alvorada do Povo (AP) ont aussi été recensés.

Graffiti trouvé sur l’Av. Guaicurus, une route importante à Dourados (MS), qui donne accès à la Cidade Universitária et à d’autres villes. Photo : Base de données AND

État de Minas Gerais


Des graffitis ont été recensés à Betim, Montes Claros et Ouro Preto avec le slogan «Ne vote pas ! Lutte pour la révolution !» signé par le Mouvement Feminin Populaire (MFP) et par Unité rouge – Ligue de la jeunesse révolutionnaire (UV-LJR).

Graffiti signé par l’Unité Rouge – Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (UV-LJR) rencontré à Betim
Graffiti rencontré à l’Université d’État de Montes Claros (Unimontes), à Montes Claros.

Les militants de la Lutte populaire pour le logement (LPM) ont effectué deux brigades de vente dans la ville de Betim, région métropolitaine de Belo Horizonte, en frappant aux portes à Vila Bandeira Vermelha, dans les noyaux d’Itacolomi et de Teresópolis. Au total, 83 journaux du numéro 249 ont été vendus.

Des militants de la LPM de Betim organisent une brigade de vente pour le numéro 249 de AND à Vila Bandeira Vermelha.

État de Rio de Janeiro


Au cours de la deuxième semaine d’octobre, dans la capitale de Rio de Janeiro, des graffitis avec l’inscription « Ne votez pas ! Luttez pour la révolution ! », signés par l’Unité rouge – Ligue de la jeunesse révolutionnaire (UV-LJR) ont été recensés à l’école municipale Alcide de Gasperi, dans le quartier de Higienópolis.

Le 5 octobre, dans la ville de Rio de Janeiro, la rédaction d’AND a réalisé une nouvelle brigade de vente pour le numéro spécial 249. Celle-ci a commencé au Largo da Carioca et s’est terminée devant l’arrêt de bus de la Cour de justice de Rio de Janeiro, au centre de la ville. La brigade de vente a eu lieu de 14 à 15 heures. Sur les 5 membres de la brigade, deux tenaient une banderole sur laquelle était écrit « Ne votez pas ! On a raison de se révolter !», un faisait de l’agitation avec un mégaphone, et deux parlaient aux masses et vendaient des journaux.


Dès que la banderole a été ouverte sur place et que l’agitation a commencé, les passants sont allés de leur propre initiative discuter avec les brigades. Beaucoup d’entre eux ont demandé à recevoir des autocollants avec l’inscription « Ne votez pas, luttez ! » qui étaient portés par les brigadistes, les collant sur leur poitrine.


Beaucoup ont également observé de loin, en montrant généralement leur accord. L’une des travailleuses qui attendait à l’arrêt de bus secouait la tête en signe de soutien à l’agitation et, lorsqu’un brigadier l’a abordée, elle a révélé qu’elle n’avait pas voté depuis 20 ans. Une autre travailleuse, Áurea, originaire du nord de l’État de Minas Gerais, a déclaré qu’elle avait voté au premier tour, mais sans espoir que cela change quoi que ce soit, disant qu’elle voyait tous les candidats comme des bandits. Elle a déclaré qu’elle était d’accord avec la position sur le boycott électoral et qu’elle diffuserait la propagande pour le boycott de la farce électorale parmi les membres de sa famille. Environ trois passants, dont de jeunes étudiants et travailleurs, ont déclaré qu’ils connaissaient déjà le travail de AND. L’un d’eux, en particulier, a souligné qu’il avait déjà acheté les éditions.


Au total, 14 éditions ont été vendues et 19 R$ ont été collectés, dont 5 R$ de dons.

Un travailleur prend une photo de la bannière, tandis qu’un autre travailleur demande des autocollants portant l’inscription « Ne votez pas, luttez ! » lors d’une brigade de vente dans le centre-ville de Rio de Janeiro.

Dans la capitale de l’État de Rio de Janeiro, la rédaction de l’AND a organisé une brigade de vente le 22/09 au Largo da Carioca, dans le centre-ville. 28 journaux ont été vendus en deux heures et le total collecté a été de 34 réaux. De nombreux travailleurs ont fait des dons d’un montant supérieur au prix de l’édition.


Dès que les brigades ont déployé la bannière et commencé l’agitation, deux travailleurs ont tenu à les saluer et à les féliciter pour cette activité, preuve que le peuple ne supporte plus tant de tromperies propagées par les différents candidats dans la farce électorale actuelle.


Les militants portaient une grande banderole sur laquelle était écrit « Ne votez pas ! Se rebeller est juste !» et ils avaient un mégaphone et des dizaines de numéros 249 de A Nova Demcracia. Chacun s’est relayé pour tenir la bannière, agiter le mégaphone et parler à la masse de travailleurs qui attendaient aux arrêts de bus et circulaient dans le lieu. La brigade s’est tenue de 13h30 à 15h30.
Les masses ont été massivement réceptives au discours portant sur le boycott des élections, et ont acheté l’édition spéciale. Beaucoup ont déclaré qu’ils n’avaient pas voté depuis des années. Ils ont également montré un grand intérêt lorsque les brigadistes ont prôné la nécessité de s’organiser sur chaque lieu de travail et à la maison. Beaucoup ont demandé aux brigadistes «comment puis-je changer la situation dans le pays ?» et lorsqu’ils ont répondu, la conversation a porté sur la façon dont les masses pouvaient se mobiliser et s’organiser pour défendre leurs droits déjà bafoués, en conquérir de nouveaux et sur ce qu’est la révolution de Nouvelle Démocratie.

Le même jour, dans la matinée, le comité de soutien AND de Rio de Janeiro a effectué une vigoureuse brigade de vente dans les trains. Les brigades ont fait la propagande de l’édition spéciale qui traite de la farce électorale.


Dans leurs agitations, les militants ont dénoncé la farce des élections qui approchent, clamant qu’aucun des candidats ne sera en mesure de résoudre les graves problèmes ressentis par la population, comme l’augmentation du coût de la vie et la violence policière croissante qui affecte Rio de Janeiro avec les massacres criminels de plus en plus meurtriers perpétrés par la police militaire (PM). Ils ont également dénoncé l’escroquerie du haut commandement des forces armées et la corruption rampante des militaires pendant la période de la pandémie de Covid-19 avec des achats dignes de milliardaires de morceaux de viande de choix, de bière et de lait condensé.
Les brigadistes ont également fait de la propagande pour la Révolution Agraire, en attirant l’attention sur le texte de la page 4 du journal, qui décrit l’exemple des Assemblées populaires dans les campagnes. Il a été démontré aux masses qu’il existe une alternative à tout ce système pourri et corrompu de farce électorale, à savoir la révolution de Nouvelle Démocratie, qui commence par la Révolution Agraire.


Les militants ont trouvé dans les trains un soutien quasi unanime des masses, dont la grande majorité a exprimé son désaveu des principaux candidats aux prochaines élections et a approuvé la position du boycott. Lors d’une des agitations, un militant a même été applaudi !

Le comité de soutien à AND de Rio de Janeiro organise une brigade de vente d’AND dans les trains le 22/09.

Dans la capitale, des graffitis ont été effectués dans le quartier de Penha, dans la zone Nord, avec le slogan «Ne vote pas, lutte ! Combat pour la révolution !» et signé par l’Unité rouge – Ligue de la jeunesse révolutionnaire (UV-LJR).

Le 22 septembre, à São Gonçalo, dans la région métropolitaine de Rio, environ cinq étudiants ont réalisé une brigade de vente du numéro pour le boycott électoral, à Alcântara. Bien que ce soit un jour férié dans la ville et qu’il y ait peu de circulation dans les rues, les étudiants ont vendu des dizaines de journaux et établi des contacts au sein des masses les plus désireuses d’en savoir plus sur la ligne éditoriale d’AND.

Le 15/09, toujours à São Gonçalo, les brigades du comité de soutien de AND de la ville ont organisé une brigade de vente de la nouvelle édition spéciale près du centre commercial et de la gare routière de Pátio Alcântara.

Les soutiens d’AND ont également organisé une brigade de vente pour la nouvelle édition à Complexo do Alemão, le 17/09. La brigade a commencé par les arrêts de bus et s’est rendue ensuite chez les habitants de Morro da Baiana. Les militants ont commencé par approcher les masses à l’arrêt de bus de Grota, puis se sont rendus dans le bidonville de Baiana, où ils ont rendu visite à différents résidents, en vendant des exemplaires du journal. La brigade a duré environ 2 heures et a vendu 10 journaux, les militants ont passé beaucoup de temps à parler à chaque résident, ce qui a pris du temps, mais a permis d’approfondir la conversation avec les résidents qui ont très bien compris, et manifesté leur approbation avec la ligne éditoriale du journal.

Une autre grande brigade de vente a eu lieu le 12/09 en fin d’après-midi à Central do Brasil. Les jeunes militants et les brigades du comité de soutien de l’AND de Rio ont vendu plus de 125 exemplaires de l’édition spéciale n° 249. La brigade, qui a duré deux heures, a eu lieu à Central do Brasil, à 17 heures, et portait une grande bannière sur laquelle était écrit «Ne votez pas ! Se rebeller est juste !»

État de São Paulo


Dans les villes de Campinas, São Paulo et Guarulhos, on a recensé des graffitis portant le slogan  «Ne votez pas, luttez pour la révolution !», signés par le Mouvement étudiant populaire révolutionnaire (MEPR), l’Unité rouge – Ligue de la jeunesse révolutionnaire (UV-LJR) et l’Aube du peuple (AP).

Graffitis découverts à Guarulhos

À Ribeirão Preto, le Comité de soutien de l’AND de la ville a réalisé le 29 septembre une brigade de vente du numéro 249 dans l’une des gares routières de la ville, en faisant campagne pour le boycott électoral et en propageant la ligne éditoriale de l’AND. Le Comité de soutien a également réalisé des brigades d’agitation autour de la question du boycott sur le campus de l’Université de São Paulo (USP) auprès des étudiants et des professeurs.



Dans la ville de Sorocaba, une brigade de vente a été organisée à la gare routière de la ville. Les masses de travailleurs et de jeunes étudiants ont été approchées par deux brigadistes qui ont parlé aux gens individuellement ou en groupe et ont présenté le contenu de la nouvelle édition.


Pendant la brigade, alors qu’un brigadier parlait à une jeune femme de boycotter les élections, une autre personne qui attendait le bus a dit à la jeune femme que si elle ne votait pour personne, rien ne changerait et qu’elle devait accepter la situation telle qu’elle était. La jeune femme a répondu fermement : « mes rêves ne rentrent pas dans l’urne ». Et un débat s’est développé entre les ouvriers et les brigadiers à propos de la campagne pour le boycott électoral. Au total, 15 éditions ont été vendues et 18,00 R$ ont été collectés, dont 3,00 R$ de contributions.

À Campinas (SP), le 28 septembre, cinq militants du Comité de soutien de l’AND de Campinas ont réalisé une brigade de vente de l’édition 249 dans la gare routière centrale de Campinas, de 18h00 à 19h15, à l’heure de pointe du flux de travailleurs. La brigade disposait d’un mégaphone et d’une banderole, tandis que les membres de la brigade parlaient aux travailleurs qui attendaient le bus ou qui passaient par là.


Les travailleurs ont montré un grand enthousiasme pour l’agitation en faveur du boycott des élections, malgré la fatigue après une journée de travail. Un travailleur de 50 ans, à qui l’agitateur au mégaphone demandait s’il croyait que voter pour un candidat quelconque changerait la situation du pays, a répondu catégoriquement que non ! D’autre part, une travailleuse de 40 ans intéressée par le boycott électoral a entamé un débat profond avec un ouvrier de la brigade. Elle a dit qu’elle en avait assez de tant de tromperie, voyant les mensonges et les fausses promesses dans les débats électoraux, elle a dit qu’elle ne voterait pas dans cette élection et a commenté qu’elle était heureuse de découvrir A Nova Democracia. Elle a ensuite acheté un numéro et s’est dirigée vers le bus.
Au total, 20 journaux ont été vendus et 24 R$ ont été collectés, dont 4 R$ de dons.

Dans la capitale, les militants du Comité de soutien de l’AND de São Paulo ont réalisé une grande brigade d’agitation pour le boycott électoral avec le nouveau numéro spécial  dans le Largo da Concórdia, à l’entrée de la gare et du métro de São Paulo le 21/09 au moyen d’un agitateur avec un mégaphone et de distributeurs pour vendre les journaux,. Sur le site, ils ont rencontré une importante concentration de nombreux travailleurs car il s’agit d’une grande zone commerciale.

La brigade a duré de 18h15 à 20h30 et 60 journaux ont été vendus, permettant de récolter un total de 89 reaux. En effet plusieurs travailleurs ont payé plus que la valeur de l’édition, vendue à 1 reais, en guise de soutien.
Un jeune travailleur, âgé d’environ 25 ans, a même contribué en participant à la vente du journal mais a préféré ne pas le prendre afin que de laisser plus de journaux à vendre ! Un autre travailleur a acheté le journal et a exprimé son accord avec l’agitateur, en disant que le peuple doit se battre avec ceux qui sont pour le peuple et que les politiciens ne se sont jamais souciés des masses.

État d’Espírito Santo

Dans les villes de Vitória et Vila Velha, des graffitis avec le slogan «Ne vote pas ! Lutte !» ont été signés par le Mouvement étudiant révolutionnaire populaire (MEPR).

Graffitis découverts à l’Université fédérale d’Espírito Santo (UFES), dans la ville de Vitória.

Avant la publication du numéro 249, le comité de soutien de A Nova Democracia d’Espírito Santo a réalisé une brigade d’agitation pour le boycott électoral et a distribué d’anciens numéros du journal dans une foire gratuite dans le quartier de Terra Vermelha, dans la capitale Vila Velha, le 31 juillet. Environ 50 journaux de différentes éditions ont été distribués pour diffuser la presse populaire et démocratique dans la localité. Le quartier de Terra Vermelha est un grand quartier ouvrier, avec une histoire d’occupations et de luttes dans la région. L’agitation dénonçant la farce électorale a été bien accueillie par les masses présentes, suscitant des débats enthousiastes et des saluts à la presse populaire et démocratique.

État de Paraná

Des graffitis ont été recensés à Curitiba, Pinhais et Maringá avec le slogan «ne vote pas ! Lutte !». Ces graffitis étaient signés par le Mouvement des femmes Anita Garibaldi (MFAG) et Alvorada do Povo (AP).

Graffiti réalisé à Pinhais

De même, dans la ville de Curitiba, capitale d’État, on peut voir l’exclamation «Ne votez pas, organisez-vous et luttez !» placardée sur des affichettes apposées sur le presbytère de l’UFPR, dans le centre-ville, signées par Alvorada do Povo.

À Maringá, les 28 et 29 septembre, le comité de soutien de A Nova Democracia a réalisé deux brigades de diffusion et de vente du numéro spécial. La première d’entre elles a eu lieu dans le terminal urbain, lieu de grande circulation des travailleurs de la ville et des villes voisines. Par le biais d’interventions, les brigades ont dénoncé la farce électorale, les fausses promesses des candidats de la classe dirigeante et ont souligné que ces élections se déroulent au milieu d’un coup d’État militaire contre-révolutionnaire préventif déclenché par le haut commandement des forces armées. De nombreux passants ont déclaré qu’ils n’avaient pas voté depuis longtemps parce qu’ils ne pensaient pas que les élections apporteraient un quelconque changement. La diffusion a duré environ 1h15, une vingtaine d’éditions ont été vendues.


La deuxième activité de la brigade de vente a été réalisée à l’occasion de la grève des éducateurs de la municipalité, qui a avait lieu dans l’après-midi du 29/09. Pendant la manifestation, les brigades ont vendu les éditions, appelant au boycott électoral. Les enseignants ont approuvé la dénonciation des élections comme une farce et ont exprimé leur satisfaction de voir le travail d’une presse populaire et démocratique pour couvrir la manifestation. L’activité a duré environ deux heures et une cinquantaine d’éditions ont été vendues.

Dans la ville de Londrina, durant toute la semaine précédant le premier tour de la farce électorale, d’importantes brigades de vente de l’édition spéciale ont eu lieu dans plusieurs blocs et différents lieux de l’Université d’État de Londrina (UEL), par le Comité de soutien à A Nova Democracia de Londrina. Les brigades de vente appelaient les étudiants à boycotter la farce électorale, et ont été réalisées par des binômes ou par un membre de la brigade individuellement. Environ 90 journaux ont été vendus aux étudiants en comptabilité, droit, histoire, sciences sociales et autres, parmi les brigades de vente et les stands proposant des numéros et des produits de A Nova Democracia.
Selon les militants du comité de soutien, le journal a trouvé une énorme réceptivité parmi les étudiants. De nombreuses personnes se sont montrées intéressées, ont posé des questions sur la campagne de boycott et la ligne éditoriale du journal, et ont discuté et partagé leurs opinions avec les brigades. De nombreuses personnes se sont intéressées à la ligne éditoriale de A Nova Democracia et ont partagé leurs contacts pour soutenir les activités du comité, achetant plusieurs éditions pour les distribuer à leurs amis et à leur famille.

État de Goiás


Des graffitis ont été recensés à Goiás avec le slogan «Ne vote pas ! Lutte !», signé par le Mouvement étudiant populaire révolutionnaire (MEPR).

État de Bahia


À Salvador, le 30/09, deux jours avant le premier tour de la farce électorale, deux brigades de vente de l’édition spéciale  ont été organisées par des militants du Comité de soutien de AND de Salvador. L’agitation comprenait une action de propagande massive des brigades avec une caisse de résonance et une bannière sur laquelle était écrit «Les élections sont une mascarade ! Le Brésil a besoin d’une grande révolution !». Cette action s’est prolongé dans la station de bus de Lapa, dans le quartier de Nazaré, avec un grand flux de travailleurs.


Le 1er octobre, une brigade du matin se trouvait au même endroit. L’agitation a rapidement suscité un débat très fructueux parmi les travailleurs, qui ont discuté de manière animée des élections en cours. Les brigades l’ont dénoncé comme un jeu de cartes truqué, qui ne sert que les intérêts des classes dominantes, et ont indiqué la voie de la lutte populaire, combative et indépendante, en défense des droits les plus élémentaires niés par les différents gouvernements.


Le soutien manifesté par l’achat du journal a été important, et de nombreux travailleurs ont acheté un exemplaire pour eux-mêmes et pour d’autres travailleurs qui étaient de leur côté, en guise de solidarité. Certains travailleurs ont même proposé de payer les frais de bus des brigades afin que d’autres brigades puissent être organisées.


Un ouvrier paysan, très excité par la conversation, a déclaré qu’il boycottait les élections depuis longtemps, en plus de dénoncer les crimes des latifundium dans l’état de Bahia pendant la conversation sur la nécessité de la Révolution Agraire pour la solution des problèmes de la Nation. A la fin de la conférence, il a posé pour une photo avec les brigadistes.
Au total, 22 exemplaires du journal ont été vendus dans les deux brigades.

Un travailleur pose pour une photo avec des travailleurs de la brigade, montrant leur soutien à la campagne de boycott électoral, à Salvador.

État de Santa Catarina

À Florianópolis, la capitale, un graffiti portant le slogan « Ne votez pas, luttez pour la révolution », signé par l’Aube du peuple (AP), a été découvert.

État de Rio Grande do Norte


Dans la capitale Natal, un graffiti portant le slogan «Ne vote pas ! Lutte !» a été recensé.

État de Rio Grande do Sul


Dans la ville de Porto Alegre, la capitale d’État, on a trouvé des graffitis avec le slogan «Ne votez pas, luttez pour la révolution !» signés par Unité rouge – Ligue de la jeunesse révolutionnaire (UV-LJR) et Aube du peuple (AP).
Le comité de soutien de A Nova Democracia de Rio Grande do Sul a réalisé une autre brigade pour la vente du numéro spéciale, le 29 septembre, en faisant de l’agitation autour de la question du boycott électoral avec un mégaphone, dans les trains de Porto Alegre. Trois brigades y ont participé et ont également parlé aux masses qui attendaient les trains dans les gares, ainsi que la brigade effectuée dans chaque wagon de train.


Au cours de la conversation avec les masses, un paysan du sud-ouest de l’État, à la frontière de l’Uruguay et de l’Argentine, qui était en visite dans la capitale, a dénoncé les vols de terres des paysans pauvres par les propriétaires terriens, déclarant que ces derniers utilisaient non seulement leur propre argent pour ce crime, mais aussi le soutien de l’État brésilien pourrissant. Intéressé par A Nova Democracia, il s’est longuement entretenu avec les membres de la brigade sur la question de la lutte pour la terre et sur le rôle que la Ligue des paysans pauvres (Liga Dos Camponeses Pobres – LCP) a joué dans la lutte contre le latifundium.


A un autre moment, une femme a été émue par la brigade du comité, et a décidé montrer son soutien au boycott et à la lutte pour la Révolution de la Nouvelle Démocratie. Elle a ainsi écrit des messages de soutien aux militants dans le numéro qu’elle a acheté, saluant le travail accompli par le comité de soutien du journal. La brigade de vente a duré environ 45 minutes et 16 journaux ont été vendus, permettant de récolter 18 reaux, dont 2 reaux de dons.

La travailleuse exprime son soutien à la campagne de boycott et au journal AND en écrivant des messages dans l’édition acquise

À Porto Alegre, capitale de l’État du Rio Grande do Sul, cinq brigadistes du Comité du journal de Porto Alegre ont effectué une brigade le samedi 24 septembre, à l’Esquina Democrática, un lieu de grande circulation du centre-ville.


La brigade a eu lieu de 14h à 15h et comprenait un mégaphone, une banderole et un duo qui parlait aux passants. Trente-cinq journaux ont été vendus et le montant collecté s’élève à 35 réaux.
Les passants se sont montrés très réceptifs à l’action d’agitation des militants. Un jeune couple a exprimé son soutien aux activistes et a pris des photos, en plus de poser des questions intéressantes sur A Nova Democracia et sa ligne éditoriale. De nombreux passants sont passés devant la bannière en tapant des mains et en saluant les brigadistes. Une vieille dame qui passait par là a demandé à la brigade si celle-ci n’était pas une sorte de propagande électorale pour un quelconque candidat et, après s’être fait expliquer la campagne de boycott électoral, la vieille dame a acheté l’édition spéciale et a souhaité aux militants un bon combat.

La brigade de vente de l’édition spéciale n° 249 appelle la population de Porto Alegre à boycotter les élections

État de Pernambuco


Le 27 septembre, le Comité de soutien de Recife a réalisé une brigade avec la dernière édition du journal dans le Centre d’éducation de l’Université fédérale de Pernambuco. La brigade s’est déroulée pendant environ 1h40min à partir de 11h40min, a rassemblé 4 activistes, dont un responsable des ventes sur une table installée dans le lieu et trois circulant dans les environs, parlant et vendant aux étudiants. La brigade a été menée avec beaucoup d’engagement et d’énergie, en plus de donner lieu à de nombreuses conversations avec les étudiants, désireux de mieux comprendre la propagande pour le boycott électoral et la ligne éditoriale du journal. Les étudiants ont également été invités à l’événement célébrant le 20e anniversaire de A Nova Democracia le 5 octobre à 14 heures, organisé par le comité de soutien à Recife à l’UFPE.  Il y a eu 21 journaux vendus et un total de R$23 reais collectés, avec 2 $ supplémentaires grâce aux dons des étudiants eux-mêmes.

Les activistes du Comité de Soutien à A Nova Democracia de Florianópolis ont réalisé une brigade de vente du numéro 249 appelant au boycott électoral, à côté du stand.

Chaque député doit recevoir une lettre de la part du CNB !

Nous, le Comité Nouveau Brésil, avons récemment lancé une grande campagne de soutien aux révolutionnaires brésiliens, particulièrement les masses de paysans pauvres organisées dans la Ligue des Paysans Pauvres (LCP). Pour ce faire, nous avons envoyé une lettre à chaque député pour l’alerter sur la situation au Brésil et sur les actions de terreur contre le peuple commises par le vieil Etat brésilien au service des propriétaires terriens.

Nous avons aussi, à nouveau, réalisé un affichage dans plusieurs grandes villes de France, pour faire connaître la LCP et populariser la Révolution Agraire dans les masses de France.

Nouvelle Epoque, un journal révolutionnaire, a relaté nos actions dans l’article suivant : https://www.nouvelleepoque.fr/des-centaines-de-lettres-envoyees-aux-deputes-pour-denoncer-les-exactions-contre-les-paysans-pauvres-du-bresil/

Grande campagne Internationale de soutien à la Guerre Populaire en Inde

Les militants qui composent le CNB dans toute la France ont pris part à la Grande Campagne Internationale pour soutenir la Révolution Indienne le 9 juillet de cette année. Des actions de toutes sortes ont été mises en place au sein des masses dans tout le pays.

Nous avons réalisé une vidéo qui montre toutes les actions menées en France pour soutenir cette campagne, que nous avons envoyé au journal Nouvelle Epoque pour qu’il la diffuse plus largement :

Lyon

Toulouse

Paris

Des activistes ont ciblé directement le consulat Indien à Paris

Grenoble

Une grande banderole a été accrochée au milieu d’un quartier prolétaire

Saint-Etienne

Valence

Des activistes ont accroché deux banderoles au sein d’un quartier prolétaire